Sécurité, sérénité… vous serez les rois de la glisse !
Par Destination Santé
La meilleure formule pour habituer votre corps à la pratique des sports d’hiver, c’est de développer son endurance. VTT, footing, roller, corde à sauter sont d’excellentes disciplines. Pour les réfractaires ou si vous manquez de temps, faites tout de même bosser votre cœur. Par exemple, oubliez l’ascenseur au profit des escaliers ! Autre impératif, les exercices d’assouplissements ou de renforcement musculaire. L’objectif, c’est de muscler vos jambes. Franchement, ce n’est pas bien compliqué…
Deux à trois semaines avant le départ, faites chaque jour des flexions des genoux et des hanches. Travaillez vos cuisses en adoptant une position pseudo-assise le long d’un mur, et en prenant appui sur les jambes, genoux fléchis à 90 degrés. Pratiquez cet exercice à raison d’un quart d’heure le matin et autant le soir, par tranches de 2 à 3 minutes selon votre forme.. Pas facile au début, mais très efficace…
Sur place enfin, effectuez quelques mouvements d’échauffement et d’étirement lorsque vous arrivez en haut de la première remontée mécanique. Et puis, ne démarrez pas comme des morts de faim ! Ne dépassez jamais vos limites. La plupart des accidents sont liés à une mauvaise préparation physique ou à la fatigue.
Autre pourvoyeur d’accidents, le mauvais réglage des fixations. Chaque année, il est responsable de la moitié des entorses du genou observées aux sports d’hiver. Un réglage trop faible va par exemple provoquer un déchaussage intempestif et entraîner une chute. A l’inverse, un réglage trop fort empêchera de déchausser, avec à la clef un risque d’entorse du genou. La règle d’or, c’est de vous en remettre aux professionnels et de bien leur préciser votre niveau de ski, votre taille et votre poids. Pas de coquetterie en la matière, votre sécurité est en jeu. Avouez chaque kilo !
Aujourd’hui les pistes de ski voient cohabiter les adeptes du ski alpin, du snowboard et du mini ski. Il n’y a pas si longtemps, seule la première catégorie était représentée. Or le voisinage n’est pas toujours aisé. Les empoignades ne sont pas rares, et les collisions parfois dramatiques. L’Association des Médecins de Montagne en a dénombré l’an dernier, 9 422 suivies d’une prise en charge médicale. Une seule a été mortelle, mais les handicaps durables sont nombreux. Quant aux collisions contre obstacles, elles sont plus dangereuses encore. Sapins, pylônes de remontées mécaniques ont été impliqués dans 3 838 accidents en 2006, et à l’origine de 6 décès.
Là encore respectez les règles :
- Maîtrisez votre vitesse en fonction de l’état de la neige et de l’affluence ;
- Anticipez vos dépassements ;
- Choisissez une trajectoire qui préserve la sécurité des personnes situées en aval ;
- Ne stationnez pas dans des passages étroits, sans visibilité ou en plein milieu de la piste ;
- En cas de chute, libérez la piste le plus vite possible ;
- Aux croisements de pistes, soyez vigilant avant de vous engager.
A chaque discipline correspondent une sensation bien particulière et des risques bien spécifiques. Petit tour d’horizon :
Le ski alpin reste la pratique reine sur les massifs français. Environ 6,2 millions de pratiquants pour 8,5 millions de skieurs. Elle représente d’ailleurs 68% des blessés (102 200 accidents en 2007) contre 24% pour le snowboard et 3,5% pour le mini-ski. Les débutants sont en première ligne. Leur risque d’accident est multiplié par deux par rapport à des skieurs expérimentés. Avec en premier lieu, l’entorse du genou qui au total représente un tiers des accidents recensés. Sa forme la plus grave, la rupture du ligament croisé intérieur, a touché 15 000 skieurs en 2007. Autre catégorie particulièrement exposée, les femmes de plus de 25 ans présentent un risque de blessures 3,5 fois plus élevé que les hommes !
La pratique du snowboard est la discipline la plus risquée ! En 2007 les snowboarders étaient 1,8 million sur les pistes françaises, et on y retrouve 35 700 accidentés, à cause notamment de fréquentes collisions. Les fractures de l’avant-bras et du poignet sont les pathologies les plus fréquentes. Chez les ados elles représentent la moitié des accidents, ce qui est logique. Car seuls 17% des snowboarders portent des protections de poignets…
Enfin le miniski, discipline ludique par excellence mais qui engendre de nombreux accidents parmi les débutants. Avec 520 000 pratiquants et 4 300 blessures, elle reste cependant la discipline la moins dangereuse. Ce sport entraîne plus de fractures de la jambe, mais moins d’entorses du genou que le ski alpin.
Si vous êtes un partisan du principe de précaution, optez donc pour le ski de fond. Il ne représente qu’un pour cent des accidents de sport d’hiver. Et en plus c’est un excellent sport pour le système cardio-vasculaire.
Pour terminer, n’oubliez pas que là-haut les éléments peuvent vous jouer de mauvais tours. En altitude le temps change brutalement. Pensez donc toujours à emporter un masque, indispensable pour assurer une bonne visibilité si vous devez vous trouver en zone nuageuse, un bonnet et une polaire.
Sur les cimes, le soleil est vif et les ultraviolets plus violents. Protégez vous des coups de soleil immédiats, mais aussi des risques à plus long terme : vieillissement accéléré et cancers cutanés. Achetez vos écrans protecteurs en pharmacie. Renouvelez-en l’application au cours de la journée, même si le ciel est voilé ou couvert. Enfin, n’oubliez pas que de nombreux médicaments sont photosensibilisants : demandez à votre médecin si vous pouvez les suspendre ou les remplacer par d’autres.
En altitude, les UV sont aussi dangereux par temps couvert que par temps clair. Le rayonnement solaire est alors très important, puisque la neige réfléchit 85% des rayons ultraviolets. Contre 20% pour le sable et 10% pour l’eau. Sans compter que la proportion d’ultraviolets augmente de 10% par palier de 1 000 mètres d’altitude.
Et les risques encourus par les skieurs qui ne se protègent pas les yeux ont la plupart du temps une traduction immédiate. L’ophtalmie des neiges par exemple, survient de 6 à 24 heures après une exposition sans lunettes filtrantes. Cela commence par des picotements, comme l’impression d’avoir du sable dans l’œil. Puis surviennent une rougeur, des douleurs, des larmoiements et une véritable aversion à la lumière, la photophobie. Sachez que lors d’une exposition prolongée sans protection, cette lésion peut devenir chronique. Et aucun traitement n’en viendra à bout.
Vous l’aurez donc compris, la protection des yeux doit être d’une qualité irréprochable. Surtout chez l’enfant. Vous êtes désormais bien armés pour affronter les pentes neigeuses en toute sérénité. Après une semaine en altitude, vous reviendrez en pleine forme.
Faut-il emmener Bébé au ski ? Pour affronter les hauteurs, Bébé ne doit bien sûr pas être anémié, c’est-à-dire manquer de globules rouges. L’existence d’un souffle au cœur est également une contre-indication. Et comme ses tympans sont fragiles, votre médecin vérifiera si votre bout de chou ne souffre pas d’une otite. Mais plus que l’altitude en elle-même, Bébé craint surtout les changements rapides d’altitude. Par exemple comme nous l’explique l’Association des Médecins de montagne, « sachez recourir aux téléphériques à bon escient... Monter à 2 000 ou 2 500 mètres avec un bébé, puis redescendre une ou deux heures plus tard, c’est absolument déconseillé » . Vous exposeriez en effet votre enfant à ce que les spécialistes appellent l’otite du Pic du Midi, un syndrome bien connu lié à cette variation trop rapide d’altitude.
Le cœur à la montagne Le séjour en altitude expose votre cœur à trois types de risque : la baisse de la concentration en oxygène de l’air ambiant,et donc celle de l’oxygène sanguin ; le froid et le surcroît de travail qu’il faut fournir pour toute activité physique. Les personnes qui souffrent d’un problème cardiaque, par exemple d’une maladie coronarienne, doivent s’entourer d’un minimum de précautions :
- Si vous avez choisi de vous rendre entre 1 000 et 2 000 mètres et si votre maladie est stable et bien contrôlée par le traitement, une visite préalable chez le médecin s’impose. Vous évoquerez avec lui le lieu de votre séjour, vos projets en matière d’activités physiques, votre niveau d’entraînement et l’accès éventuel à des structures médicales de proximité ;
- Si vous devez séjourner entre 2 000 et 3 000 mètres il vous recommandera de réaliser au préalable une épreuve d’effort. N’y manquez pas, et prenez rendez-vous assez à l’avance. Il peut y avoir de l’attente.