Pendant les 9 mois qui vont venir, la vie politique à gauche va être en grande partie rythmée par les primaires socialistes. Il faut donc s'attendre à 9 mois de petites phrases, de piques et de propositions à l'emporte pièce. Pourtant, on se demande bien à quoi tout cela va bien servir, puisque de toutes façons les médias, sondages à l'appui, ont déjà décidé de qui serait le candidat socialiste : DSK (ou Martine Aubry si celui-ci n'y va pas).
Les jeux sont déjà faits ? Pas si sûr !
Depuis quelques années, il y a une règle de base que nos politiques feraient bien de ne pas oublier : les Français sont de plus en plus méfiants face aux élites et se font un malin plaisir de ne pas les suivre. Souvenons de Balladur qui devait être élu les doigts dans le nez, de Jospin et de Chirac qui devaient assurément être au second tour, ou encore du référendum de 2005.
Il y en a un qui pourtant s'en souvient, lui qui mène sa campagne essentiellement sur le terrain, en restant à l'écart des guerres picrocholinespicrocholines des élites parisiennes. François Hollande fait le tour des sections socialistes, se limite à faire des propositions crédibles et se décide à montrer ce que tout le milieu politique savait mais ce que le peuple a ignoré jusque là : il est l'une des personnalités les plus intelligentes et les plus douée de sa génération.
Moqué par les médias, surnommé "Flamby", il a l'image d'un homme mou, indécis, incapable de prendre une décision. A l'évidence, avec un tel portrait, on voit mal comment il pourrait un jour gagner la présidentielle. C'est oublier un peu vite d'autres évidences qui sont trop souvent passées sous silence, et qui au final font qu'il est peut-être un peu plus incontournable que souhaité par certains.
Mr Hollande a été premier secrétaire du PS pendant 11 ans, c'est à dire une éternité à la tête d'une organisation qui ressemble plus à une pétaudière qu'à un parti politique. 11 années donc, avec au moins deux crises majeures où il fallait être particulièrement diplomate pour maintenir le parti à flot, les présidentielles de 2002 et le référendum de 2005. 11 années pendant lesquelles le parti à toujours su maintenir ses alliances et ses relations avec le reste de la gauche, 11 années ou à chaque congrès, la synthèse a toujours été possible entre les principaux courants (même si cela peut être contestable), on a vu la différence à Reims.
François Hollande est un homme de dialogue, de consensus, qui a toujours été apprécié des militants, et même s'il n'a jamais atteint des records de popularité, il ne fait pas non plus l'objet d'un rejet de la part d'une partie de l'opinion comme Ségolène Royal ou Martine Aubry.
La façon dont il mène sa campagne, toute proportion gardée, ressemble à s'y méprendre à la méthode de Jacques Chirac en 1995 : loin des polémiques, en province, au plus près des Français. A l'heure où ces derniers ne font plus confiance dans la classe politique, que l'un d'entre eux fasse preuve d'humilité et de sérieux, c'est peut-être ce qu'ils attendant. François Hollande n'a pas dit son dernier mot.
Sur le sujet :
yann savidan trouve lui que François Hollande manoeuvre habilement.
sondages en france décrypte le dernier sondage faisant état d'une forte remontée de François Hollande.
le bihet d'humeur pense lui aussi que François Hollande a ses chances.
D'autres sujets sur le web :
Dans le consensus qu'il y a autour de la mort des deux otages au Niger, la republique du peuple indique qu'il y a au moins une voix discordante. panier de crabes pose aussi la seule question intéressante : que fait la France au Niger ?
Chez turandot on peut truover la réponse de Gérard Filoche à Manuel Valls.
Les échos de la gauchosphère se réjouit que Mr Zemmour soit jugé pour ses propos.
detours a tours s'inquiète de la remise en cause des 35 heures.
a tort ou a raison est solidaire des blogueurs tunisiens.
Pour voie-militantevoie-militante les contenus de Google actualités sont inquiètants.