Nous célébrons deux anniversaires, celui des 15 ans de la disparition de François Mitterrand et le décès, il y a un peu plus d’un an de Philippe Seguin . Benjamin a écrit une note sur le face à face de ces deux hommes au moment du débat européen de Maastritch qui me semble devoir inaugurer agréablement l’initiative.
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Il-y-a dix neuf ans seulement, nous avions en France des débats de cette qualité. 19 ans, c’est peu. Preuve qu’on peut abandonner les “si y’en a qu’ça les démange de…”, “les Français y veulent pas que…” etc. au profit d’argumentations dignes et posées. Cette nouvelle façon de dialoguer est récente,et constituera, espérons-le, une parenthèse dans nos moeurs politiques. Se mettre au niveau des gens, ce n’est pas s’abaisser. Jamais.
En 1992, lors du référendum sur le traité de Maastricht, le président de la République, François Mitterrand , et Philippe Séguin , partisan du “non”, débattaient de l’Europe à la Sorbonne . Cette semaine, de nombreux ténors du Parti socialiste seront présents à la commémoration des 15 ans de la mort de l’ancien président socialiste. Au moment où l’UMP, notamment François Fillon, rend hommage à la mémoire Philippe Séguin, décédé il y a un an. (le Monde.fr)
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Moins de vingt ans plus tard, il est devenu un défenseur inconditionnel de l’euro, adepte de la stricte logique comptable, de la subordination veule et abjecte aux marchés, opposé au volontarisme politique. Cherchez l’erreur.
Il est vrai que dès 1994, il passait de Séguin à Balladur (virage à peu près comparable à celui d’Eric Besson, pour en situer l’ampleur), avant de revenir chez Chirac abandonné ensuite en rase campagne pour mieux soutenir Sarkozy. Comme disait Edgar Faure: “Ce n’est pas la girouette qui tourne; c’est le vent”
Et François Mitterrand, dans tout ça?
Et en cela, il eut tort. Grand tort. Dernier Président à avoir connu les affres de la seconde guerre mondiale, il était habité par sa volonté acharnée de réussir une construction européenne rendant cela impossible à l’avenir (et la tragédie yougoslave en gestation devait le conforter dans cette obsession)
Seulement lui, il a eu l’honnêteté de laisser se dérouler une campagne équilibrée au cours de laquelle les adversaires du traité ont pu s’exprimer librement et développer leurs arguments. Même quand les sondages laissaient présager une victoire du NON, le pluralisme a continué d’être la règle. Rien à voir avec le scandaleux bourrage de crane de 2005… la qualité du débat dont nous pouvons suivre un extrait ci-dessus suffit à nous le démontrer.
Autre époque, autres moeurs. Etonnez vous de la remontée de la peste brune, devant de tels dénis de démocratie!
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Je peux en témoigner pour m’être rendu dans ce cimetière lors d’un anniversaire de sa mort et où je n’ai pas croisé grand monde, hormis des gens de la famille et de parfaits inconnus de mon espèce.
Ceux de l’UMP, Fillon en tête, pleureront des larmes de crocodile sur Seguin, dont c’est un euphémisme que de dire qu’il ne portait pas le balladuro-sarkozysme dans son coeur. Au bal des faux-culs, il y aura toujours des valseurs!
Pour Seguin. C’était un adversaire, et à l’occasion sacrément vachard. Il n’empêche: il en avait, lui. Et il ne se vendait pas pour un plat de lentilles, même avec une grosse saucisse dedans. Séguin: un pupille de la nation qui a toujours refusé la Légion d’honneur parce que son père, Mort pour la France, n’avait pas été distingué.
Benjamin