Un court papier signalé par un twit de Alexandre Delaigue.
Dani Rodrik, professeur d'économie internationale à Harvard, revient sur le thème de la globalisation qu'il souhaite réellement maîtrisée (j'avais évoqué ses travaux ici, là et encore là ou ici aussi).
Quelques bonnes idées :
"Souvent la coopération internationale se fixe des objectifs trop ambitieux, ce qui se traduit par des gaspillages et des résultats médiocres, un nivellement par la bas sur lequel s'accordent les pays les plus importants. Quand elle "réussit", la coopération internationale fixe des règles inefficaces ou qui traduisent exclusivement les choix des pays les plus puissants."
Oui, ça s'applique parfaitement au cas de l'Union européenne. D'ailleurs, à ce propos, il écrit ceci :
"Dans le futur prévisible, la gouvernance démocratique restera limitée à l'intérieur des frontières des Etats-nations. [...] L'UE est peut-être l'unique exception, même si la crise qu'elle traverse tend à confirmer la prépondérance des Etats-nations."
Sur le protectionnisme, il écrit ceci, qui n'est pas mince :
"Nous devrions donc accepter que chaque pays maintienne sa propre réglementation (en termes de fiscalité, de finance, de code du travail, de santé des consommateurs ou de sécurité) et qu'il puisse le faire s'il le faut en dressant des barrières douanières, s'il apparaît de toute évidence que le commerce international menace des pratiques culturelles très populaires."
Il conclut ainsi :
"Tels sont les principes que les architectes du prochain ordre économique mondial doivent d'accepter. Mais ils doivent surtout comprendre le paradoxe ultime que chacun de ces principes met en évidence : la mondialisation sera d'autant plus efficace qu'on ne la poussera pas trop loin."
Cet article excellent est à lire en français sur le site du Project Syndicate.