Face au prix du mètre carré, il semble légitime de se demander s’il n’est pas préférable de louer. Mais est-ce bien judicieux?
En fin d’année 2010 le prix moyen du mètre carré sur l’ensemble de la France a atteint 2580 euros, un niveau plus élevé qu’avant la crise. Sur un an, la hausse a été de près de 9%. Si le rêve de devenir propriétaire est inscrit dans le code génétique hexagonal, dans de telles conditions, la question d’acheter ou de rester locataire se pose légitimement pour les primo-accédants. Dans la majorité des cas, s’acquitter d’un loyer demande en effet un effort financier moins important que rembourser un emprunt.
«Louer peut paraître intéressant dans un premier temps», admet Bernard Cadeau, président du réseau d’agences immobilières Orpi. Mais selon lui la location ne peut cependant être une solution à long terme. «Payer un loyer et faire de l’épargne c’est impossible si l’on veut être logé correctement. Rembourser un crédit en revanche c’est faire de l’épargne forcée et donc capitaliser pour l’avenir», explique-t-il. Car pour les experts du secteur, l’achat de la résidence principale est avant tout un acte d’anticipation. En effet, eux qui ont eu la sagesse (ou la chance) de devenir propriétaires à 30 ou 40 ans, n’ont plus de loyer à payer lorsqu’ils atteignent l’âge de la retraite », renchérit Guy Hoquet, président du réseau d’agences éponyme.
Autre argument en faveur de l’achat : la corrélation entre les marchés de la vente et de la location. Les deux se régulent l’un l’autre. Lorsque les prix d’achat augmentent, le niveau des loyers remonte aussi, bien que le décalage dans le temps laisse supposer qu’il n’en est rien.
Même si le niveau des prix semble aujourd’hui prohibitif, Elix Rizkallah, président du réseau Laforêt, estime que nous sommes dans une période d’«acheteurs», compte tenu du niveau très bas des taux d’intérêt pratiqués par les banques. «Entre le prix d’une location et le remboursement d’un prêt, le choix est rapide grâce au taux d’intérêt», remarque Pierre Bazaille, président de l’Institut notarial de l’immobilier qui ajoute que la pénurie de biens à louer dans de nombreuses villes est une motivation supplémentaire.
Enfin, la disparition de la déductibilité des intérêts d’emprunt et l’arrivée du nouveau prêt à taux zéro élargi devraient être un vrai coup de pouce pour les primo-accédants… à condition que les taux restent bas.