Pour tenter de détourner l’attention de ses propres échecs, Nicolas Sarkozy a un bouc-émissaire : les 35 heures. Mais la réalité n’a rien à voir avec ces mensonges.
Les 35 heures n’ont pas créé d’emplois.
Faux, pour la période 1998-2002, l'INSEE a constaté la création de 350 000 emplois liée à la loi. Et les dispositifs associés à la réduction du temps de travail (RTT, comptes épargne-temps) ont joué un rôle d'amortisseur important pour l'emploi durant la crise. De nombreuses entreprises ont joué un rôle d'amortisseur important pour l'emploi durant la crise. De nombreuses entreprises ont privilégié le recours à ces leviers de flexibilité au lieu de licencier leurs salariés.
Avec les 35 heures, les Français travaillent moins que les autres.
Faux, la réduction du temps de travail est une tendance générale parmi les pays occidentaux. Les Français ont une durée hebdomadaire moyenne du travail supérieure à celle de leurs voisins : 38 heures en France en 2009 contre 35,7 heures en Allemagne ; 36,3 heures en Suède ; 36,6 heures au Royaume-Uni et 30,6 heures aux Pays-Bas. Même lorsque l’on prend en compte les congés, la durée annuelle du travail en France (1 550 heures) était supérieure à celle de l’Allemagne (1 390 heures) en 2009.
Les 35 heures ont permis de limiter le développement du temps partiel et donc de la précarité en France.
Vrai, la proportion d’emplois à temps partiel est beaucoup plus élevée dans d’autres pays européens (48 % aux Pays-Bas, 28 % en Allemagne et au Royaume- Uni), qu’en France (17 %). C’est notamment lié aux 35 heures qui ont stabilisé le recours au temps partiel en France alors qu’il augmentait dans les autres pays.
Les 35 heures ont creusé l’écart de compétitivité entre la France et l’Allemagne.
Faux, si le coût du travail a progressé beaucoup moins vite en Allemagne qu’en France au cours des années 2000, les 35 heures ne sont pas en cause. Il s’agit en effet d’une évolution spécifique à l’Allemagne : elle a fait le choix d’une politique de désinflation compétitive qui s’est traduite par une forte rigueur salariale. Ce n’est donc pas la compétitivité française qui s’est dégradée du fait des 35 heures, mais la compétitivité allemande qui s’est améliorée sur le dos du pouvoir d’achat des salariés allemands.
Les entreprises attendent la fin des 35 heures.
Faux, en dépit des nombreuses interventions législatives visant à donner la possibilité aux entreprises de revenir sur les 35 heures, celles-ci n'ont pas souhaité remettre en cause les accords collectifs signés à l’époque : aucune branche professionnelle ne s’est engagée dans une refonte globale de l'organisation du travail sur la base des flexibilités offertes par la loi du 20 août 2008.
D’ailleurs, le gouvernement de Nicolas Sarkozy s’est bien gardé de remettre en cause les 35 heures.
Il les a même généralisées en 2007. La raison est simple : c’est une mesure qui crée des emplois, qui est appréciée des Français et qui ne coûte pas cher.