Je suis allée chez le coiffeur. Rien de très passionnant en somme. Pourtant ma nouvelle coupe de cheveux plus courte m’a donné une folle énergie pour démarrer les tailles d’hiver au jardin. Ce petit évènement ajouté à un très beau soleil d’hiver m’ a embarqué dans une longue journée consacrée à la taille des rosiers.
Folie me direz vous ? Les avis divergent,entre les conseils avisés d’Alain Lompech, célèbre chroniqueur musico- jardinier du Monde, qui préfère tailler tard en saison et ceux d’autres spécialistes glanés sur les sites de pépinières qui préconisent la taille courte. En relisant rapidement une note de janvier 2008, je me rend compte que je reste fidèle d’année en année aux mêmes principes.
En réalité les rosiers ne cessent jamais vraiment leur croissance. Pour preuve ces rosiers cueillies samedi dernier après le mois de décembre gla-gla que nous venons de traverser. Etonnant non ?
Conclusion, on peut les tailler tout l’hiver pourvu qu’il ne gèle pas. Le plus tôt le mieux pour profiter des roses le plus rapidement possible en saison. Si on taille tard, on élimine des pousses déjà bien parties et on se prive d’une belle floraison en mai ou juin.
J’en reviens donc à mon week-end de taille. Pour passer une belle journée en compagnie de la fleur préférée des français mais aussi de la plus épineuse, j’ai mon uniforme :
- Une veste solide, qui ne risque rien et très large pour que les pires épines puissent la transpercer sans m’attaquer directement ( c’est pas facile tous les jours de jardiner)
Des chaussures de montagne (qui tiennent chaud et supportent les terres humides et profondes de mon potager)
Des gants bien sûr. J’en ai essayés des dizaines. J’en perd et j’en achète au moins 5 paires par an. J’aime bien ceux là. Ils sont spécial rosiers, en caoutchouc lavable, bien épais et très souples. On se pique quand même un peu mais bon je ne crois pas aux gants qui protègent de tout …
Et l’arme, les armes du crime.
Un sécateur court. Là aussi j’en essaie tout le temps des nouveaux. Celui-ci n’est pas mal. Pas trop lourd et bien équilibré.
Et puis un sécateur à long manche. Idéal pour tailler de loin les rosiers aux longues tiges bien épineuses qui vous narguent . Avec ce sécateur là, on peut travailler vite et bien. Une perle. Il faut juste faire super super attention en rapprochant les deux branches du sécateur. Si on le fait trop violemment, on peut se coincer les doigts ( ce que j’ai fait bien sûr).
Au boulot, quelques points très pratiques et bien utiles :
- Je nettoie les lames des sécateurs à l’alcool entre (presque) chaque arbuste pour éviter le transfert des champignons et autres maladies d’un rosier à l’autre.
- Je ramasse toutes les branches coupées qui partent directement sur le tas à brûler ( 5 brouettes bien remplies en 2 heures)
- Et je taille donc en supprimant les branches maigres et le bois mort, en redonnant de l’air à l’intérieur des arbustes, en coupant en biais au dessus d’un oeil pointant vers l’extérieur du rosier, en rabattant d’au moins de moitié les branches à conserver. Que du classique en somme. Cette année j’ai décidé, influence de coiffeur sans doute, de couper court, très court, notamment des vieux rosiers qui n’avaient pas eu de cure de rajeunissement depuis de nombreuses années. On verra bien si j’ai eu raison …
Là encore, je ne sais pas si j’ai eu raison de ratiboiser ce vieux Frédéric Mistral. Mais bon il en avait besoin.
Voilà, la semaine prochaine, je termine ( encore une dizaine de rosiers à tailler) et surtout je passe à la phase bichonnage avec léger bêchage et vieux compost au pied de ses vieux compagnons.
Vous venez m’aider ?
Photos MPO