Algérie et Tunisie : révoltes ?

Par habitude, les médias français présentent les révoltes actuelles dans ces deux pays que sont la Tunisie et l’Algérie avec un soupçon de nonchalance post coloniale. En effet, la violence est encore une fois montrée, trop souvent, comme intrinsèque de ces populations « barbares » d’où est issue notre immigration.

Il est certain que de présenter ces révoltes pour ce qu’elles sont, des cris du cœur et des poings contre la vie chère, mais aussi (surtout) pour plus de libertés, ce serait prêter le flan à ce qu’un lien apparaisse entre les revendications soutenues au Maghreb et celles légitimes ailleurs dans le monde, en Europe y compris.

Difficile de montrer que ces révoltes sont peut être le premier pas d’une révolution, d’un renversement de régime, d’une envie de liberté et de libération. Pourquoi ne pas le soutenir d’ailleurs ? Les alliés des dictatures, dont nous sommes officiellement, auraient trop à y perdre ? Souvent seuls les versions officielles du nombre de morts sont données, versions venant d’état corrompus et totalitaires. Un peu comme si on s’arrêtait au chiffre de la faim donné par la Corée du Nord.

Trop facile d’encore une fois détourner le regard de la rage en lutte dans ces pays, trop facile encore une fois de donner des billes aux potentats asservisseurs. Les émeutiers, montrés comme une jeunesse sans but, sans politisation sont pourtant tout l’inverse. C’est bien une prise de conscience politique forte qui poussent ces révoltés dans la rue ! Comment penser que sous des dictatures aussi féroces il puisse en être autrement …

Nous ne pouvons présumer de rien des suites de ces révoltes, d’autant plus que des morts sont déjà à déplorer, mais nous ne pouvons qu’espérer qu’elles soient un pas de plus vers la liberté et le renversement des dictatures de ces pays.