Altercation de l’élu du conseil régional d’Ile-de-France avec les policiers qui lui refusent l’accès au bâtiment occupé par Jeudi Noir
Samedi après-midi, au 22 avenue Matignon. Une dizaine de policiers campent de pied ferme devant le squat établi par le collectif Jeudi Noir dans un immeuble appartenant à la société Axa. « Désolé, mais personne ne passe le barrage », ordonne un officier de police. Augustin Legrand, porte-parole de l’association Les Enfants de Don Quichotte, est furieux contre cette décision de la préfecture. « En tant qu’élu [au conseil régional d’Île-de-France] j’ai le droit de rentrer dans l’enceinte du bâtiment », affirme-t-il. Le ton monte rapidement. S’ensuit une empoignade entre ce grand gaillard qui dépasse par la taille tous les policiers présents. Finalement le chef de l’escadron de police reçoit un message par talkie-walkie, « c’est bon laisser passer uniquement l’élu. Les journalistes restent dehors ».
Le militant n’en est pas à son premier coup de force. Il s’est fait connaître lors de l’installation des tentes rouges le long du canal Saint-Martin durant l’hiver 2006-2007. Outre ses activités d’acteur, il poursuit son combat contre les logements précaires, à travers son association, mais aussi avec le collectif des associations unies contre le mal-logement. Depuis son élection au conseil régional d’Ile-de-France sous l’étiquette Europe Écologie, Legrand consacre plus de temps aux actions militantes.
Grâce à son indemnité d’élu, il n’est plus soumis à la recherche constante de contrats. « Ça m’arrange beaucoup, car militer quand on est nous même précaire, c’est une grosse galère », confie l’artiste.
Emmanuel Josselin
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