Eh oui ! Vous ne vous en êtes peut-être pas rendus compte, mais dans deux mois il y a des élections. Il faut dire que pour savoir qu'il y a actuellement une campagne électorale, il faut être motivé. Rien dans les médias ou si peu, pas de débats, pas d'affiches, rien ou presque.
A cela, il y a des raisons objectives. Plus de 50 % des Français ne sont pas concernés, puisque la moitié seulement des cantons sont renouvelables et que Paris ne vote pas. Il s'agit de plus de scrutins à enjeux d'abord locaux qui ont peu de visibilité à l'échelon national. De plus, la complexité du mode de scrutin, n'incite pas à l'intérêt. Enfin, à l'exception de quelques personnalités comme François Hollande ou Arnaud Montebourg qui peuvent perdre leur poste de président de Conseil Général, il y a peu de cadors politiques qui se présentent à ces élections.
Et pourtant, à un peu plus d'un an des élections présidentielles, ces élections cantonales revêtent un véritable enjeu pour l'ensemble de la classe politique. Et ce, pour au moins 3 raisons :
- Il s'agit des premières élections cantonales depuis la fin de la taxe professionnelle qui a des conséquences importantes sur les budgets des collectivités locales, et du dernier scrutin avant la mise en place de la réforme territoriale qui va éloigner encore un peu plus les citoyens du pouvoir. Au mois de mars, les électeurs auront donc la possibilité de dire s'ils approuvent ou refusent ces réformes qui auront de vrais impacts sur leur vie quotidienne.
- A l'automne prochain auront lieu les élections sénatoriales, au suffrage indirect comme chacun sait. Or, pour la première fois depuis la guerre, la droite est en situation de perdre la majorité dans cette assemblée. Fortement décriés, les sénateurs ont prouvé ces derniers mois qu'ils étaient bien plus indépendants que leurs collègues de l'Assemblée Nationale. En ayant la majorité au Sénat, la gauche aurait ainsi un vrai pouvoir de nuisance pour les 6 derniers mois de ce quinquennat, et quoiqu'il arrive en 2012, aurait un levier d'action important ensuite (surtout si le PS n'a pas la majorité à lui tout seul).
- Les élections cantonales seront le dernier scrutin (sénatoriales non inclues évidemment) avant la présidentielle, donc le dernier moment pour jauger les forces en présence. Or, si on excepte les législatives, qui sont désormais dénuées d'intérêt car elles ne servent qu'à valider le choix de la présidentielle, les cantonales sont la seule élection nominale à deux tours. C'est à dire qu'en mars, nous aurons l'équivalent de 2000 présidentielles en miniature. Les cantonales sont les meilleur indicateur pour la présidentielle. En 2002, si on avait bien voulu y prêter attention, on se serait aperçu que la poussée de l'extrême droite et de l'abstention étaient déjà inscrits dans les résultats des cantonales de 2001.
En conclusion, je dirai simplement que le scrutin qui s'annonce en mars n'est pas un scrutin secondaire, et qu'il sera lourd d'enseignements pour les présidentielles à venir.
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