Comment la France s’appauvrit

Depuis plusieurs années, les élites politiques nous font miroiter la baisse du travail comme un idéal de société et un avenir radieux. Si une telle promesse trouve un accueil chaleureux auprès de la population, c'est qu'elle répond à des aspirations réelles.
Malheureusement, sur le long terme, une telle démarche pose des problèmes en matière de développement durable. En effet, ce principe s'inscrit dans un contexte plus général dans lequel la consommation est sensée soutenir le développement économique. Mais alors, d'où vient la richesse consommée ?

Premier indicateur de l’évolution de la situation : la balance commerciale. Quelles que soient les critiques qui peuvent être émises sur cet indicateur, il n’en reste par moins un outil d’évaluation des richesses échangées avec les pays étrangers. Son déficit chronique signale ainsi que nous « consommons » notre patrimoine de richesse.

« Travailler plus pour gagner plus », tel a été le slogan de Nicolas Sarkozy. Certaines voix se sont élevées contre cette idée, la critique étant justifiée par la méthode employée pour sa mise en œuvre. Or l’enjeu, souligné par le Président, était de redonner du sens à la valeur travail. Car sans travail, pas de production de richesse, ce qui aboutit à une consommation du patrimoine constitué par les générations précédentes, et donc à aboutit à un appauvrissement de la société mesuré par la balance commerciale.
Or, force est de constater que :

• d’un côté, le patronat justifie la faible création d’emploi par le manque de compétitivité des emplois en France, du fait du coût intégrant les charges patronales,
• de l’autre, nombre de bénéficiaires d’aides sociales ne cherchent pas à être productif, le système étant plus favorable à leur situation actuelle.

Par ailleurs, le modèle social français vise, à travers un système complexe, à redistribuer la richesse produite. Avec une croissance de cette richesse plus faible que celle qui est consommée, mais surtout une augmentation des attentes en matière de couverture sociale (santé, chômage, retraites …), les difficultés actuellement observées ne vont aller qu’en s’accentuant.
Par ailleurs, et sur les mêmes raisons sociales, la France taxe les patrimoines importants immobilisés. Il s’agit tout autant de redistribuer un capital que favoriser les dynamiques économiques de réinvestissement en cours dans les pays anglo-saxons. En effet, dans ces pays, la morale protestante ne réprime pas la possession de richesses, mais leur thésaurisation. Dans un tel contexte, le développement économique peut être soutenu par ses principaux acteurs. En France, les principes catholiques de la morale ont abouti à la création de patrimoines, que les diverses taxations cherchent à réintroduire dans l’économie.

Au final, force est de constater que le modèle de société de consommation actuellement soutenu par les pouvoirs politiques nous emmènent dans une impasse à moyen terme.