L’arc de Triomphe. (Symbole… très posthume !)
Cette porte gigantesque rêvée par Napoléon 1erne fut pas inaugurée par lui.
Ce fut après Austerlitz que l’empereur conçut le projet d’éterniser le succès de ses victoires en bâtissant un arc de Triomphe destiné à perpétuer sa propre gloire et celle de son armée.
Il voulait une voûte plus élevée que tous les autres arcs des temps modernes et de l’antiquité.
Chalgrin décida que sa hauteur serait de49 mètres, sa largeur de 44, et son épaisseur de 22,10 (très précisément !)
Sa façade principale devait être percée d’un grand arc haut de29 mètres et large de 14.
La légende rapporte que l’empereur choisit lui-même l’emplacement.
La réalité est autre. Napoléon voulait placer le dit monument à la porte Saint-Antoine ( Anton, c’est à l’est du Paris actuel). Il y eut création d’une commission qui proposa plusieurs emplacements possibles.
Lorsque la construction de l’Arc de l’Etoile fut définitivement résolue et décrétée en 1806, il y avait déjà 8 années que cet édifice avait fait l’objet d’un concours.
La première pierre a été posée le 15 août 1806 ; elle portait l’inscription suivante :
« L’AN 1806
LE QUINZIEME JOUR D’AOÛT, ANNIVERSAIRE
DE LA NAISSANCE DE SA MAJESTE NAPOLEON LE GRAND.
CETTE PIERRE EST LA PREMIÈRE
QUI A ETE POSÉE DANS LE FOND DE CE MONUMENT,
LE MINISTRE DE L’INTERIEUR ÉTANT M. DE CHAMPIGNY. »
En 1811, ce monument avait une hauteur de 5,40 mètres.
En 1814, la construction s’élevait à la hauteur du grand cintre.
Les travaux cessèrent pendant 9 ans.
En juillet 1823, nouvelle pierre :
« CE MONUMENT COMMENCÉ EN 1806 ET LONGTEMPS INTERROMPU,
CONTINUÉ EN 1823, SOUS LE REGNE DE LOUIS XVIII,
ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE,
EST CONSACRÉ A LA GLOIRE DE LOUIS-ANTOINE,
DAUPHIN, VAINQUEUR ET PACIFICATEUR DE L’ESPAGNE. »
Avec les trois glorieuses et la branche cadette, l’Arc de Triomphe reçut une 3èmeconsécration. ( ! )
La troisième pierre fut posée par la Monarchie de Juillet, sous le ministère de Thiers.
Nouvelle inscription :
« CE MONUMENT COMMENCÉ EN 1806
EN L’HONNEUR DE LA GRANDE ARMÉE,
LONGTEMPS INTERROMPU,
CONTINUÉ EN 1823
AVEC UNE DÉDICACE NOUVELLE
A ÉTÉ ACHEVÉ EN 1836
PAR LE ROI LOUIS-PHILIPPE 1ER
QUI L’A CONSACRÉ A LA GLOIRE
DES ARMÉES FRANÇAISES.
G.A. BLOMET, ARCHITECTE.
Malgré sa bienveillance pour la mémoire de Napoléon, la monarchie de Juillet n’osa pas donner à l’Arc le couronnement qu’avaient adopté les auteurs du projet initial : un aigle démesuré aux ailes largement déployées, frémissant, prêt à reprendre son envol, posé sur l’entablement du colossal porche. Il eut représenté les gloires de l’Empire et la puissance militaire de la France. Louis-Philippe renonça à ce majestueux symbole et l’aigle resta chez le fondeur.
Le gouvernement de la IIIème république essaya sur l’Arc, pendant plusieurs mois, la maquette d’un quadrige faite par Frémiet : des chevaux gigantesques attelés à un char et partant d’un galop furieux.
Le projet fut abandonné car l’œuvre fut diversement appréciée.