Autant dire que Day watch a sacrément le cul entre deux chaises. Impression confirmée par le drôle de traitement proposé par le réalisateur russe. L’amusante macédoine d’influences et de styles servie dans Night watch s’est transformée ici en un foutoir monumental, tellement brouillon et hystérique qu’il est difficile d’évaluer si les thèmes et idées traités recèlent un minimum d’intérêt. Si l’animal phare du film est le moustique, Day watch ressemble davantage à une grosse mouche, de celles qui changent de direction à chaque seconde et vont se manger la vitre dans un insupportable bourdonnement. Une seule envie : sortir l’insecticide et pulvériser tout ça.
Même avec une patience d’ange et une grande indulgence, difficile de ne pas régurgiter ce ragoût sans queue ni tête, exaspéré par une mise en scène faisant beaucoup de bruit pour rien et un humour à peine digne d’une fin de banquet. Si Bekmambetov semble retrouver un peu ses esprits en fin de film, il a depuis longtemps perdu l’attention de l’audience, et ce n’est pas l’ersatz de Graal introduit en début de film (« la Craie du Destin », tremblez) qui parviendra à captiver qui que ce soit. Alors qu’il prépare un troisième volet (Dusk watch, fin d’une prétendue trilogie) et qu’il croule sous les projets, on aimerait pouvoir donner à Timur Bekmambetov un conseil d’ami : qu’il fasse une pause, regarde derrière lui, et réalise que son envie de tourner des films à vitesse grand V est en train de réduire en poussière le petit talent qu’il possède.
3/10
(sortie le 23 janvier)
(également publié sur Écran Large)