par Jean-Luc Boulin
Il s’appelle content curator, ce qui en américain peut se traduire par “Conservateur de contenu”. Le terme de “curator” est en plein boom sur Internet, comme un nouveau rôle à jouer, entre l’internaute et les producteurs de contenu.
De quoi s’agit-il? Les prévisions des spécialistes laissent à penser que dans un futur proche, le nombre di’nformations sur Internet doublera toutes les 72 heures, comme le dit Rohit Barghava dans son manifesto for the content curator.
Il va donc y avoir besoin de trier sacrément cette information!
Pourquoi “content curator”? Dans un musée le conservateur va sélectionner parmi toutes les pièces qu’il a en stock celles qui seront intéressantes pour le visiteur, sur un thème donné. Le “content curator”, sur le web, fera la même chose avec le contenu. Ce terme de “content curator” n’est pas vraiment adapté en français. A celui de “conservateur de contenu”, je préférerais celui d’organisateur de contenu. Ou comme a trouvé Philippe Fabry, d’orchestrateur de contenu.
Le cheminement de l’organisation de contenu selon Rohit Barghava
En quoi ce nouveau métier peut-il être intéressant dans le tourisme institutionnel?
Les informations sur une destination seront de plus en plus nombreuses, notamment dans les contenus publiés sur les plateformes communautaires comme flickr, youtube, ou everytrail, etc. S’ajoute à cela les articles de presse, plus les blogs, twitters, comptes facebook des prestataires touristiques.
L’organisateur de contenu choisira au milieu de toute cette masse d’information, taggera les articles, vidéos, photos, etc et les organisera afin de pouvoir les mettre à disposition des internautes intéressés plus particulièrement par un thème ou une actualité de la destination.
Cette veille organisée servira aussi l‘équipe de l’office de tourisme, les prestataires, le territoire dans son ensemble, finalement.
Quels outils utiliser pour faire de l’organisation de contenu?
Ce sont peut-être la mise au point d’outils nouveaux d’organisation de la veille qui ont précipité le mouvement. Aujourd’hui, les simples agrégateurs de liens comme delicious (qui va d’ailleurs disparaître) sont dépassés.
De nouveaux webservices permettent d’aller beaucoup plus loin. Le plus adapté me semble être aujourd’hui scoop.it.
Il permet, une fois un compte créé, de créer des pages web sur des sujets précis, comme par exemple ici, sur l’actualité du etourisme. Mathieu Bruc, qui a créé ce sujet, utilise une petite extension fournie par le site et qui s’intègre à tous les navigateurs : lorsqu’un article lui semble pertinent, ou un tweet, une page facebook, etc, il suffit de cliquer sur le bookmarlet qui se trouve dans sa barre de favoris, et d’envoyer le lien dans le sujet adéquat. Scoop.it met en forme le sujet dans la page dédiée. En plus, le système pourra proposer des articles en rapport avec le thème de la page.
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Voici deux autres exemples : j’ai créé une page sur l’actualité du tourisme en Aquitaine.
Et Nicolas Monseigne, infatigable animateur numérique du Pays Médoc a déjà créé celle de sa destination.
Dernières précisions sur scoop.it. Le site est actuellement en version beta et vous devrez attendre 48 heures pour avoir une invitation afin d’ouvrir votre compte. Ne soyez pas impatients de devenir “content curator”…
Et je vous signale également un excellent petit tutoriel scoop.it de Valentin Pringay.
Il existe d’autres outils d’organisation de contenu. J’avais déjà présenté Pearltrees, qui organise le contenu en perles et permet des collaborations. Mais il y a aussi storify, ou curated.by qui peuvent être intéressants mais moins adaptés aux destinations touristiques, à mon avis.
Ceci dit, je connais beaucoup de “veilleurs” qui mettaient déjà en ordre tout ce qu’ils collectaient sur la toile. Ils étaient sans doute les Monsieur Jourdain de l’organisation de contenu. Maintenant, ils ont en plus les outils…
Qu’en pensez-vous?