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Un roman victorien plutôt bien mené
L’auteur : Linda Newbery est une auteure anglaise qui a publié son premier roman en 1988. Elle est auteur pour adultes mais aussi pour enfants.
L’histoire :
En 1898, Samuel Godwin, jeune artiste peintre, est engagé à Fourwinds, belle propriété victorienne du Sussex située aux abords d’un lac, par le riche veuf Ernest Farrow pour donner des leçons de dessin à ses deux filles, Juliana et Marianne. Très vite, Samuel comprend que des événements tragiques se sont déroulés à Fourwinds et que l’on s’emploie à garder secret un passé proche pour le moins scandaleux.
Ce que j’ai aimé :
- L’atmosphère typique des romans victoriens emporte immédiatement le lecteur dans un souffle romanesque : demoiselles éplorées, femmes de tête émotives, lac embrumé, silhouette fantômatique les soirs de grand vent, sentiments refoulés… L’aventure commence…
« La brume s’accrochait au sol, si bien que les arbres avaient l’air de plonger leurs racines dans quelque marais vaporeux. Je tournai la poignée. La partie gauche du portail s’ouvrit en un cri grinçant, désagréable, dont la nuit renvoya l’écho.
Mais dans l’instant même, un autre bruit effrayant entra si fort en concurrence avec la protestation de la grille, que j’en eus le cœur battant et les nerfs à vif. C’était un hurlement de douleur. » (p. 17)
- Le mystère qui entoure cette belle propriété et ses non moins charmantes locataires est savamment dosé.
- Les émois du cœur viennent bien évidemment apporter le touche fraîcheur et passion à ce récit : un homme perdu entre trois femmes mystérieuses, toutes belles et disponibles, ne peut qu'être indécis quant à la suite des évènements... Laquelle va-t-il demander en mariage ???
Ce que j’ai moins aimé :
- La biographie de Samuel que l’on trouve à la fin du roman et qui nous apprend ce qu’il est devenu par la suite. Je n’aime pas savoir ce que deviennent les personnages, ils vivent le temps d’une histoire, ensuite laissons-les en paix…
- Certaines scènes frôlent la facilité des romans à l’eau de rose… La psychologie des personnages reste assez sommaire, et s’il reste un bon roman victorien, De pierre et de cendre n’égale pas les romans de Wilkie Collins ou des sœurs Brontë…
Premières phrases :
« L’affiche a quasiment disparu derrière la foule qui se presse aux portes de la galerie. Mon verre à la main, je me déplace sur le côté, spectateur de ma propre exposition ; et tandis qu’entrent les invités, j’affecte le radieux sourire que je devrai arborer tout au long de la soirée. »
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Et bien sûr La dame en blanc de Wilkie COLLINS
De pierre et de cendre, Linda NEWBERY, traduit de l’anglais par Joseph Antoine, Phébus, avril 2008, 400 p., 23.50 euros
De pierre et de cendre, Linda NEWBERY, traduit de l’anglais par Joseph Antoine, Le livre de poche, avril 2009, 380 p., 6.95 euros