Je ne voulais pas faire de billet Sur Mitterrand, tout un tas de blogueurs d'en sont chargé. Puis depuis quand, on fête les anniversaires de mort, d'abord ? Puis il m’a fichu des frissons, le collègue, avec ses vœux en vidéo de Mitterrand.
Non, je n’étais pas née en 1981, mes parents n’étaient même pas mariés c’est pour te dire que ma venue, c’était pas gagné ! Comme la gauche au pouvoir si je lis ça et là les news de l’époque.
Mitterrand, c’est le président de quand j’étais petite (parce que oui, bon, je suis née pas longtemps après 1981, quand même, faut pas pousser Il y a 15 ans, j’en avais 12… soit presque la moitié de ma vie).
J’ai eu la chance d’arriver quand la gauche était au pouvoir et de grandir dans un monde qui avance, dans une France de progrès social, dans une France des prêts à taux zéro, de l’emploi, dans une France où on a aboli la peine de mort…
C’est peut être aussi pour ça qu’aujourd’hui la gauche a du mal… après tant d’avancées, faut trouver des idées neuves. C’est peut-être aussi pour ça que ma génération n’a plus rien à gagner et s’endort profondément pendant que la droite gratte peu à peu les acquis de l’époque.
Mitterrand, c’était le président omniprésent, même après l’élection de Chirac, comme Jack Lang était à la culture, comme le sosie du Père Noël était à la mairie de ma ville. Un truc normal qui faisait partie du décor. Ni plus ni moins que d’autres, comme Sevran ou Dorothée à la télé et dont je ne mesurais pas encore, petit oisillon, la portée.
Sa marionette aux Guignols, son légendaire « …bécile ! » m'évoquent finalement plus de souvenirs que le vrai bonhomme. J'étais toute petite.
D’où la claque en visionnant ses derniers vœux chez Melclalex (oui, faut le suivre si tu twittes) plein d’humanité, s’interrogeant sur la course à la croissance à tout prix, sur le partage des richesses sur les inégalités (biensûr, tu ne comprends pas si tu n'as pas cliqué sur le lien vers la vidéo en haut du billet alors t'y vas vite !).
Ca m’a fait bizare, oui, de revoir ce bonhomme que je voyais en filigrane à la télé, me parler cette fois, les yeux dans les yeux avec des mots et des notions que je suis aujourd’hui en capacité de comprendre.
C’est la première fois, je crois.
Une belle claque.
Et ça prend au bide.
Je n’étais pas là en 81 mais si j’avais été là, je crois que le choix aurait été évident.