Murs fissurés, conduits de cheminée qui fuient, volets qui ne ferment pas, gouttières non raccordées au réseau, installation électrique non-conforme… non il ne s’agit pas d’un appartement parisien de 12 m² à 900 euros à la Goutte d’Or mais d’une liste des nombreuses malfaçons constatées par quatre propriétaires havrais de maisons «Borloo» . Alors que le programme lancé par l’ex-ministre de la « Cohésion » « sociale » prévoyait un coût de 100 000 euros par habitation, dans les faits les additions finales ont toutes dépassé ce prix. Pour l’une des familles, la facture finale a même atteint les 150 000 euros.
Le promoteur immobilier, une entreprise du Val-de-Marne, restant silencieuse face aux réclamations des propriétaires, ces derniers ont réclamé mardi en référé la nomination d’un expert judiciaire indépendant. Depuis l’installation des familles dans leur maison au mois de septembre dernier, les parties se renvoient en effet la responsabilité.
Le promoteur estime que les défauts relevés sont «très exagérés». Pour Eric Gaillard, patron des Nouveaux ateliers urbains, «ce sont de petites malfaçons, des microfissures, mais aucun chantier n’est parfait». Il affirme aussi que les propriétaires ont refusé de recevoir les ouvriers envoyés pour effectuer les réparations nécessaires, et met en cause la société lettone qui a mis au point ce concept de maisons à ossature en bois. De son côté, la première adjointe au maire Agathe Cahierre (UMP) juge que ce promoteur est «défaillant» mais souligne que 150 maisons Borloo ou assimilées ont été livrées «sans problème» au Havre en 2010.
Quant au dépassement de tarif, le promoteur explique que cela se justifie par «l’évolution des prix du marché» depuis le lancement de l’opération par Jean-Louis Borloo en 2005. Et s’il a accepté la nomination d’un expert, son avocat a en revanche demandé au juge de rejeter le principe du versement d’une provision de 4000 euros par famille. L’expert doit statuer le 18 janvier.