United a éliminé Liverpool de la Cup grâce à un penalty transformé par Sir Ryan Giggs. Les Red Devils affronteront Southampton au prochain tour.
Si la partie fut bien loin d’atteindre ses promesses, un homme s’est distingué cette après-midi à Old Trafford. Il s’agit de l’arbitre Howard Webb. L’homme en noir, actuellement considéré comme meilleur sifflet de la planète, n’a pas attendu longtemps avant de se mettre à dos les quelques milliers de scousers ayant effectué le déplacement chez l’ennemi juré. Dès la seconde minute de jeu, Fletcher envoyait une longue balle que Berbatov contrôlait comme toujours avec classe, dans la partie droite du rectangle des Reds. Le bulgare tenta alors de passer Agger dont la jambe déséquilibra notre attaquant. Monsieur Webb n’hésita pas une seconde et désigna illico le point de penalty. Les ralentis sont moins formels…
J’ai pensé que c’était un penalty et Dimitar a dit qu’il avait bel et bien été accroché. Sur le replay on peut voir qu’il le touche légèrement, mais suffisamment pour casser son action et le faire tomber. Il n’y avait aucune raison de tomber pour Berbatov, ce n’est pas son genre et il était en bonne position. Donc je pense que c’était une bonne décision.
Les supporters de Liverpool seront moins cléments avec l’ami Webb que Sir Alex Ferguson. Sir Ryan Giggs s’empara du ballon et le propulsa dans le petit filet, à gauche de Reina, pourtant bien parti. Le tir était si parfait que l’excellent gardien espagnol ne put que l’effleurer. Giggs fêtait son 41ème MU – Liv’pool avec un but. Malgré cet avantage très précoce et une domination relative, les Red Devils n’arriveront jamais à planter le but du KO qui les mettrait à l’abri, même après l’exclusion du capitaine Steven Gerrard. Cette fois, la décision ne souffrait d’aucune contestation possible, et même si Stevie jouit régulièrement d’un traitement de faveur de la part des arbitres anglais, son tacle sur Carrick, les deux pieds décollés du sol, méritait définitivement le bristol rouge. Malgré la dureté de ce geste, Carrick put se relever et continuer sa rencontre, pendant que ce cher Gerrard retournait au vestiaire suivre ses copains à la télévision.
Avantage au score, avantage numérique, mais pas de 2-0, malgré quelques actions chaudes mais mal terminées dans le rectangle de Reina, malgré le poteau d’un Jonny Evans retrouvé, malgré l’entrée de Michael Owen contre son ancien club. SAF avait pourtant tenu sa promesse d’aligner une équipe compétitive afin d’éviter la même désillusion que l’an dernier face à ces autres enflures de Leeds. Kuszczak remplaçait toujours un Van der Sar malade dans les perches, en défense, on attendait Vidic et peut-être Ferdinand, ce fut Ferdinand et Evans, avec Rafael et Evra sur les côtés. Au milieu, Nani, Fletcher, Carrick et Giggs. En attaque, Berbatov et Chicharito, grâce à la cheville blessée de Rooney.
Avec un avantage aussi mince, et bien que United dominat globalement la rencontre, les craintes d’une égalisation étaient légitimes, surtout lors d’une saison où nous avons plusieurs fois connu ce scénario. Heureusement, Fernando Torres, habituellement source de gros problèmes pour la défense mancunienne, fut inoffensif toute l’après-midi. Il est vrai qu’avec l’expulsion de Gerrard, les bons ballons allaient être rares, rares comme les victoires de Liverpool cette saison (OK, elle était facile, mais ça fait toujours plaisir). Kuszczak dut tout de même se détendre une fois en 90 minutes, et il le fit parfaitement sur une frappe de Fabio Aurelio, un coup franc provoqué par Anderson, fraîchement monté au jeu en lieu et place d’un Fletcher toujours en dessous. La partie s’enflammera quelque peu en fin de partie, le public poussant son équipe à attaquer, mais ni les nombreux corners, ni les tirs de Rafael, Berbatov ou encore Evra ne firent mouche. Peu importe, United remporte son duel contre Liverpool et se qualifie pour la suite de la compétition. Ce n’est pas vraiment le match qu’on souhaitait, mais une victoire contre les Scousers est toujours bonne à prendre, et ça fait deux sur deux cette saison. Les supporters, eux, ont répondu présents. Old Trafford a résonné tout au long de la rencontre de l’ambiance des grandes occasions. Le clou de la performance vocale des locataires du Théâtre des Rêves ? Le Tu seras viré dans la matinée lancé au pauvre Dalglish.
Outre la symbolique et l’effet psychologique, ce résultat condamne Liverpool à remporter l’Europa League pour ne pas connaître une autre saison blanche (ou noire, c’est selon). United reste quand à lui dans sa dynamique de victoires, aussi moches soient-elles pour certains observateurs. La Cup est une compétition sans équivalent. Arsenal a été tenu en échec par Leeds, City devra également rejouer face à Leicester, et Chelsea a passé 7 buts à Ipswich ! On pourra tout de même se réjouir de la nouvelle excellente perf de Rafael, du retour de Jonny Evans qui fut très réussi, ou du niveau affiché par Carrick aujourd’hui, plus hargneux et précis que ces dernières semaines, multipliant les passes, courtes ou longues, et récupérant de nombreux ballons.
Nous pouvons à présent préparer la rencontre du week-end prochain à Tottenham en toute sérénité. La Cup reviendra le week-end des 29 et 30 janvier, avec un déplacement à Southampton pour SAF et ses joueurs, donc. Le déplacement à White Hart Lane s’annonce difficile et cette semaine entière de repos permettra peut-être aux Rooney, Vidic ou Van der Sar de se rétablir complètement pour ce nouveau choc chez un sérieux concurrent. Un duel Rafael-Bale qui fait déjà saliver…
United: Kuszczak, Rafael, Ferdinand, Evans (Smalling), Evra, Nani, Fletcher (Anderson), Carrick, Giggs, Chicharito (Owen), Berbatov.
Pas utilisés: Anders Lindegaard, Fabio, Gibson, Obertan.
Homme du match: Sir Ryan Giggs. Il fallait des "balls" pour tirer ce penalty après 90 secondes de jeu. Le gallois a parfaitement assumé ses responsabilités, son tir était imparable. En plus de l'unique but de la rencontre, notre Welsh Wizard a été l'un des joueurs les plus dangereux et semble toujours être, à 37 ans et en l'absence de Park, le meilleur choix pour l'aile gauche. On a parfois revu aujourd'hui les dribbles chaloupés qui ont fait sa réputation. Giggs vieillit mieux que Neville.