Nouvel album BD du Chat (Philippe Geluck) : "Le Chat, acte XVI", Paris, Editions Casterman, 48 p.
Aphorisme sur l'appli iPhone (copie d'écran).
N'a-t-on pas dit déjà des publicitaires qu'ils
étaient "Mirror Makers" (Stephen Fox, 1990) !
Le Chat ne peut résister aux médias, ou, plutôt, comme il regarde notre société, armé d'humour et d'un espiègle bon sens, il ne peut manquer les médias. Cet album, comme la plupart des précédents compte de nombreuses notations sur la publicité et les médias. Et ses aphorismes, ses sophismes ironiques en quelques bulles, sa trop subtile logique tombent tellement juste. On dirait parfois du Wittgenstein.
Et comme Phillippe Geluck est né dans les médias (RTBF, Le Soir, TV5, France Inter, Europe 1, France 2, Télérama), comme le Chat, à ses heures, fait de la pub aussi (MMA, Volkswagen), ils savent de quoi ils parlent.
Exemple. Dès le haut de la première page, la Chat demande aux lecteurs d'éteindre leur portable, comme on le fait désormais avant le début d'un concert ou d'une représentation théâtrale : "les acteurs du théâtre et les chanteurs d'opéra valent-ils mieux que nous ?" A la fin de la BD, on est invité à rallumer son portable ! Ainsi, en quelques vignettes, est posée la question de l'interaction des médias, de la hiérarchie des usages, etc. Lequel interrompt l'autre ? Mieux que quelques slides sur le multi-tâche !
Le Chat a désormais son appli iPhone. Pour 1,59 €, elle donne accès à un dessin inédit chaque jour, entre autres. Un peu d'humour et de décrassage dès le matin, cela ne saurait nuire. Nouvelle manière de lire les BD : une vignette à la fois. Si l'on considère que 300 vignettes (environ) sont vendues 10 € dans un album, tandis que 300 vignettes par an sont vendues 1,59 € avec une appli, alors, le Chat numérique, c'est vraiment pas cher !