Je m’ennuie presque de mes années 80 chéries où je n’aimais que le metal. Au moins, je pouvais me concentrer sur ce genre uniquement et prétendre le connaître auprès de ma gang de poilus. Aujourd’hui les genres et sous-genres se multiplient, les artistes intéressants poussent comme de la mauvaise herbe et ça me laisse à peine le temps de mépriser Pierre Lapointe. Bref, j’ai eu un mal de chien à dresser la liste qui suit vu l’abondance de bons albums sortis en 2007. Alors voilà, en ordre décroissant :
#10 - A Sunny Day in Glasgow : “Scribble Mural Comic Journal”
Si j’avais éternué au moment de sa sortie, j’aurais manqué cet ingénieux album qui a complètement passé inaperçu au début de l’année. Difficile à comprendre, puisque Scribble Mural Comic Journal accroche dès le départ avec ses éléments shoegaze et dream-pop intégrés aux arrangements surréalistes et délicieusement complexes de ces petits chef-d’oeuvres de rock indie. Tout ça de la part d’un groupe de… Philadelphie???
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#9 - Pantha du Prince : “This Bliss”
La musique feutrée de ce DJ allemand (Hendrik Weber) est venue me chercher immédiatement car j’avoue être un sucker pour les ambiances techno-lounge qui demeurent en dehors des sentiers battus. La musique du projet Pantha du Prince est aussi très raffinée, élégante même. À travers des tableaux à longueurs appréciables (6 à 12 minutes), Weber superpose rythmes house étouffés, atmosphères éthérées et bidouillages électro pour produire la parfaite trame sonore de vos soirs de scotch.
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#8 - Caribou : “Andorra”
Disons tout d’abord qu’Andorra est l’oeuvre d’une seule personne (Dan Snaith) et a été réalisé cette année. Pas en 1967. Étonnant, n’est-ce pas? Pourtant, ce n’est pas parce que Snaith ne nous a pas habitué à la surprise avec ses albums précédents, “The Milk of Human Kindness” et “Up In Flames” (sous le pseudo Manitoba), qui furent eux aussi de petits bijoux. Snaith est un bidouilleur, mais Andorra est bel et bien un album de chansons que les Byrds n’auraient vraiment pas reniées dans leurs meilleures années. Quand même incroyable que Snaith ait réussi à reproduire le feeling sixties à partir de ses machines. Sans oublier la qualité irréprochable des compositions.
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#7 - Daran : “Le petit peuple du bitume”
On est loin de Dormir Dehors. Le petit peuple du bitume est l’album qu’on n’espérait plus de Daran. Une saga rock, sans interruption de plus de 50 minutes, évoquant l’émotion guitaristique d’un David Gilmour à travers les somptueuses lignes de piano et les moments de déchaîne comme seul Daran peut nous les servir, cet album fut pour moi l’une des belles surprises de cette année et sans doute celui qui a le plus monopolisé mes hauts-parleurs. Seul hic : les paroles accrochent l’ouïe parfois via quelques associations malheureuses mais la musique est d’une telle force qu’on passe outre sans trop de problèmes.
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#6 - Nadja : “Radiance of Shadows”
Ajout de dernière minute puisque j’ai découvert Nadja pendant mon voyage à Cuba la semaine passée. Et quelle découverte! Nadja est le projet de deux musiciens torontois, Aidan Baker et Leah Buckareff, qui ont l’air plutôt gentils sur photo mais franchement menaçants dans nos oreilles. C’est que Nadja fait ce qu’on appelle du doom metal ambiant. On a donc généralement affaire à un immense mur de guitares fuzzées sur fond de claviers très atmosphériques, le tout supporté par un lent rythme de batterie (un drum machine, en fait). Ça donne des ambiances tantôt glauques, tantôt apocalyptiques, mais toujours fascinantes. Je vous conseille d’écouter avant d’acheter car Nadja n’est pas pour tout le monde. Si “Le lion imberbe” est ce que vous avez enduré de plus aventureux cette année, je vous conseille de passer votre chemin.
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#5 - Blonde Redhead : “23”
Mon Dieu que ce disque a fait du bien à mes oreilles lors de sa sortie. J’ai toujours adoré Blonde Redhead mais on dirait que ce petit virage dream-pop était ce que j’attendais vraiment du trio new-yorkais. Tant pis pour les vieux fans puristes qui n’ont pas vraiment embarqué. Les joyaux sont légion : “23″, “Dr. Strangeluv”, “SW”, “Spring and Summer By Fall”… je les réécoute à l’instant et le plaisir est renouvelé. J’ai lu une entrevue dans un magazine que, pour le prochain album, le groupe entend poursuivre dans la veine de 23. Yé!
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#4 - Émilie Proulx : “Dans une ville endormie”
Ben oui, c’est un mini-album de cinq pièces mais chacune d’elles frappe juste au bon endroit. Le folk rêveur de notre Émilie a bercé une bonne partie de mon 2007 et, à défaut d’être mon album numéro 1, il s’agit sans aucun doute de ma plus belle surprise. Semble-t-il qu’un album complet est prévu pour la fin de l’hiver. D’après ce que j’ai entendu au Bal du Lézard en octobre dernier, on aura vite oublié Dans une ville endormie suite à sa parution. Définitivement une nouvelle venue à surveiller!
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#3 - Radiohead : “In Rainbows”
À chaque nouvel album de Radiohead je me met les deux mains sur les oreilles, ne laissant passer que quelques sons, de peur d’entendre le ratage qu’on appréhende depuis “Pablo Honey”. Mais non. Radiohead est définitivement le meilleur groupe rock de la planète, incapable de faire un mauvais album. In Rainbows se savoure de la même façon que l’on s’est délecté de Hail To The Thief : les chansons d’abord, auxquelles font à peine écho les bidouillages de la période Kid A / Amnesiac. “15 Steps”, “Reckoner”, “Nude”, “Bodysnatchers” sont les meilleures parmi dix chansons de grande qualité. Prochain objectif : voir finalement Radiohead en spectacle. 2008 sera-t-elle mon année chanceuse?
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#2 - Besnard Lakes : “The Besnard Lakes Are The Dark Horse”
Le titre est fort à propos. Alors que Montréal n’en avait que pour Arcade Fire, Wolf Parade, Stars et Islands, les Besnard Lakes ont soudainement émergé pour nous servir le meilleur album d’entre tous. Le son du groupe n’est pas très distinctif de celui du courant indie rock qui prévaut mais il en ressort un savoureux psychédélisme qui rappelle parfois My Morning Jacket et les Flaming Lips (avez-vous besoin d’autres références?). Et surtout, les chansons sont fantastiques. Chacune d’elles nous font découvrir une facette de l’imposant talent de compositeur et d’arrangeur de ce groupe. À quand le prochain?
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#1 - Thurston Moore : “Trees Outside The Academy”
Mon critère numéro 1 pour déterminer l’album Burp de l’année n’était pas très scientifique. En fait, la réponse à la question “Quel album ai-je le plus écouté en 2007?” allait influencer considérablement mon choix. Le fondateur de Sonic Youth l’emporte facilement dans cette catégorie. Trees Outside the Academy n’est pas un album qui grandit à chaque écoute. Il accroche dès le départ par la simplicité et la beauté des mélodies et ne dérougit pas jusqu’à la fin. Qui aurait cru cela venant d’un des leaders actuels de la musique expérimentale, invité occasionnel au FIMA de Victo? Ce merveilleux album s’inscrit plutôt dans la veine des derniers albums de Sonic Youth (groupe dont T. Moore est le fondateur) avec son folk-pop échevelé dominé par la guitare acoustique et appuyé par une discrète section de cordes. Sans oublier la voix délicieusement rauque de Moore. Tout est parfait!
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