ARAVM : la grande désillusion

En ma qualité de membre adhèrent, j’ai répondu à l’invitation  de  l’Association Régionale des Agences de Voyages de Marrakech (ARAVM) pour participer à la journée de réflexion sur la vision 2020. Je dois avouer que j’attendais cette rencontre avec beaucoup d’enthousiasme : nous allions enfin débattre des perspectives et des enjeux de cette stratégie, qui a été validée en date du 30 Novembre 2010 par notre Auguste Souverain.Comme je l’avais annoncé en date du 23 Décembre 2010 , il nous restait toujours ce gout d’amertume après avoir constaté suite à la publication du Contrat Programme, la quasi éviction des professionnels des comités de pilotage tant sur le plan Régional, qu’à l’échelon National , et cela est d’autant plus flagrant pour les voyagistes qui , il faut l’avouer ont été totalement absents lors de la phase préparatoire de la vision 2020. Ceci explique cela.

L’occasion était donc donnée pour débattre de cette problématique, entre personnes concernées et responsables, dans un climat serein, empreint de bonne volonté et sans polémique aucune. Au risque de me répéter  « Nous devons nous réinventer pour être à la hauteur des ambitions tracées par la vision 2020 et faire notre auto critique »

Ma première surprise  a été de trouver une assistance hétéroclite dans laquelle les agents de voyages de Marrakech étaient en minorité. Les absents ont toujours tord, mais nous devons nous poser la question du désintérêt des membres pour leur association, d’autant plus qu’ils n’ont aucun autre espace pour s’exprimer, la loi imposant une seule association par région avec obligation d’y adhérer !!

De journée de réflexion, nous avons assisté à une journée de communication médiatisée  à laquelle étaient associés les autorités, la tutelle, quelques présidents d’associations régionales , le directeur de la FNAVM et tous les représentants de la presse locale. C’est une bonne initiative, mais non appropriée vu la situation que nous vivons, à moins que cela ne fasse l’affaire des organisateurs, qui espéraient par là, éviter tout débat de fond et rester dans les civilités .La bien séance aurait voulu qu’on nous en informe en aparté  avec les termes d’usage .

Au menu, nous avons eu droit à une présentation du Bilan de la vision 2010 selon un consultant , ainsi qu’une approche très personnelle sur la Vision 2020 du même consultant qui en préambule, nous a fait  un court sur la formation professionnelle en matière d’hôtellerie, ventre mou de la vision 2010 , très complet , mais n’intéressant que très peu le parterre d’agents de voyages que nous sommes bien que nous soyons interpellés par le taux de satisfaction de nos clients sur certains établissements, mais ceci est un autre sujet .

La deuxième présentation, a été faite par un imminent docteur en marketing touristique et concernait le Titre V du contrat programme, à savoir le Développement Durable. Un excellent exposé, riche et très intéressant, mais à mon humble avis, en décalage total avec l’attente des professionnels, dont je fais partie, à moins que ça soit moi, qui ai mal compris le sens et l’ordre du jour de cette réunion.

A l’issue de ces deux présentations, j’ai bien senti que les quelques agents de voyages, de part leurs questions, s’interrogeaient beaucoup plus sur leur avenir au quotidien : la concurrence déloyale, l’informel,  le non respect de l’éthique professionnelle, le prédominance des sites on LINE, le non respect de la règlementation, l’injustice fiscale, les lendemains incertains etc….

Pour ma part, je n’ai pas manqué de souligner, ce quiproquo entre mon attente de la rencontre et ce qui a été servi. J’ai eu le sentiment, encore une fois, d’assister à une comédie, alors que nous vivons une véritable tragédie. Notre profession est complètement marginalisée, bafouée et réduite à sa plus simple expression et les responsables de nos associations sont complètement autistes. (Avec tout le respect que je dois aux personnes touchées par ce trouble).

Je tiens à m’excuser auprès des personnes que j’aurai pu choquer lors de mon intervention, qu’ils sachent que ma démarche était spontanée, citoyenne, militante et sans aucun objectif « électoral ». Mon souci aujourd’hui est de partager avec le plus grand nombre en cohérence avec la ligne éditoriale de ce blog et si je dois faire campagne, cela sera contre le laxisme et la médiocrité et pour le volontarisme et l’excellence.

Si journée de réflexion il doit y avoir dans un proche avenir, que cela soit à l’échelon national ou régional, je propose que soit débattu le présent Titre :

Titre VII du contrat programme :

Compétitivité du tissu d’acteurs.

En fait la Vision 2020, prévoit la mise en place d’un Programme National pour l’innovation et la Compétitivité Touristique qui s’articule autour de 3 axes :

• La mise en place d’un mécanisme d’orientation et de soutien spécifique aux petites et moyennes entreprises touristiques, en synergie avec les outils mis en place par le Ministère du Commerce, de l’Industrie et des nouvelles technologies.
• L’appui à l’émergence d’acteurs de référence et au développement de réseaux sur toute la chaîne de valeur touristique dont en particulier des acteurs intégrés  de la distribution des voyages domestiques ou internationaux.
• L’amélioration de l’encadrement de l’activité touristique par une réforme réglementaire à même d’accompagner les nouveaux métiers et produits de la Vision et de favoriser la concurrence et le développement de réseaux.

Pour cela, quatre mesures et autant de chantiers sont prévus, nous intéressant particulièrement, car nous sommes parties prenantes, et de leur mise en œuvre dépendra l’avenir de notre profession.

Les différents signataires du Contrat programme se sont engagés de manière solennelle et notre rôle est aujourd’hui de nous atteler à sa mise en route de manière responsable , le plus vite possible et en dehors de toute considération egocentrique.

Ce que nous attendons de nos  représentants, c’est d’inviter les rédacteurs du Contrat Programme à nous éclairer sur ce chapitre particulièrement et mettre en place des ateliers de réflexions sur les chantiers transversaux aux différents métiers du tourisme avec une attention particulière pour notre métier, qui est le maillon faible de cette stratégie mais un maillon incontournable.

Cet article est sujet à débat, je n’ai pas la prétention de détenir la vérité, ni de m’ériger en donneur de leçon,  tout commentaire voire toute contradiction sera la bienvenue dans le respect de la charte Nethique .
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