la peau d'Napo

Publié le 09 janvier 2011 par Dubruel

Saint Napoléon ! 

Le Journal des Débats écrit, à la chute de l’empereur « Il est temps de faire connaitre que Buonaparte ne s’appelle pas Napoléon mais Nicolas. Cet homme voulait paraitre extraordinaire en tout et jusqu’en son nom. »

Le prénom « Napoléon » n’a jamais existé. L’empereur tenait pourtant à figurer au calendrier des saints. Il fit entreprendre des recherches. Les prélats furent très embarrassés pour découvrir la légende d’un nouveau saint. Le cardinal Caprara, légat du pape s’avisa qu’il y eut un martyr en Egypte, chrétien sous le règne de dioclétien et qui s’appelait Néapolis ou Néapolas ; on n’hésita pas à le transformer en « Napoléon » et à l’inscrire au calendrier.

Pendant tout le règne de Napoléon, son saint patron fut remplacé, sur le calendrier, par saint Roch, qui, à la Restauration, reprit sa place le 16 août.

Les prêtres composèrent à grand peine une courte légende au saint impérial, dont le nom même n’avait jusque-là paru que dans de vielles chroniques italiennes.

Ces lignes permettent de comprendre pourquoi Béranger, le célèbre chansonnier, a intitulé une de ses chansons en 1843 ou 1845 : « SAINT NAPOLEON »

 En voici quelques lignes plutôt bien venues:

 L’aigle a légué la France aux étourneaux.

………………….

Un jour, il vous parla

Viens ; vous venez. Va là ; vous allez là

……………..

Les saints criaient au saint de contrebande :

D’où vient-il ? Qui l’a canonisé ?

Nous parierons qu’il n’est pas baptisé.

…………….

Chassons ce gueux ! Et contre le pauvre homme,

Monsieur saint Roch court exciter son chien,(1)

Tant les heureux ont le cœur peu chrétien.

………..

Tout lui sourit ; par une bulle ad hoc,

De l’almanach son nom bannit saint Roch.

………..

Et le bon saint, qui se gonfle aux louanges,

Perdant bientôt le peu qu’il a de sens,

Voudrait à Dieu voler sa part d’encens.

……………(1) Napoléon prit la place de St Roch, au calendrier

A l’école militaire de Brienne, ses camarades l’appelaient : « la paille au nez » (déformation volontaire de son prénom)

Ses généraux, eux, l’ont surnommé « le petit tondu »