Du pain noir Baudelaire sont tes sonnets lancés
Du haut des tours maudites auxquelles on m’abandonne,
Corsaire sur trottoirs, le soleil effaré
Se tait, l’œil gyrophare, ici le ciel s’étonne.
Ma Babel n’est pas belle, parpaing béton armé,
Titis sur le pavé, tristes étés aphones,
Micros tendus on crie : « La Banlieue a brûlé ! »,
Des titans sont armés, ils retournent la zone,
Soufflent nos faux papiers : « Volés sont vos yeux vairs ! »,
Nos routes effacées… et les vieux, dos courbés,
Ravalent leurs jeunes années dans le vieil air
Insane, et ma banlieue, à un milliard de lieues
Du chemin damascé, se consume en enfer,
Feux des prolégomènes à la saison passée.
– Grenoble, décembre 2010 –