I. Cimetière des éléphants (pèlerinage)
Pas grand chose à dire sur la commémoration des 15 ans de la disparition de François Mitterrand : les 30 ans de l'accession de la gauche au pouvoir le 10 mai prochain seront une occasion plus opportune de parler politique. Laissons donc pour l'instant Tonton à ses épigones. Tiens, à propos d'anniversaire, la Thuringe se prépare à fêter en musique les 326 ans de Jean-Sébastien Bach en mars prochain. Bon d'accord c'est pas un chiffre rond, mais pour les 400 ans je risque d'être un peu dur d'oreille...
II. Bois vert (volée de)
Comme Griffin, je suis ébloui par Nadal. Sauf que moi c'est par Jean-Louis Nadal, le procureur général, très haut magistrat qui pratique sûrement moins bien le tennis que son homonyme. Mais il sait renvoyer les balles avec vigueur. A l'occasion de son discours de l'audience solennelle de rentrée de la Cour de Cassation, il a - sans les nommer - vivement critiqué, le syndicat policier Synergie : " Cette police, nous dit la loi républicaine, est dirigée par les magistrats. Mais au nom de quoi, par quelles dérives, certains de ses représentants se permettent-ils alors d’en appeler à l’opinion contre ces mêmes magistrats quand ils prennent une décision qui leur déplaît ?" et surtout Brice Hortefeux : " Et le scandale n’est-il pas encore plus grand quand ces protestations politico-corporatistes sont relayées au plus haut niveau, au mépris du fondamental principe de séparation des pouvoirs ". Certes Jean-Louis Nadal va prendre bientôt sa retraite ce qui lui donne une certaine liberté de ton, n'empêche, cela a dû procurer un doux frisson sous les hermines.
III. Folles (cage)
TF1 affiche un succès d'audience avec une Cage aux folles rejouée au théâtre par Christian Clavier et Didier Bourdon. Plus de 5,5 millions de personnes n'avaient rien de mieux à faire hier soir que de gober ce remake de 1973. La bonne nouvelle dans tout ça c'est qu'il s'agissait de la dernière représentation. La mauvaise c'est que maintenant que la pièce est finie, Christian Clavier se lance dans un film comique sur l'homoparentalité ("On ne choisit pas sa famille"). Croisons les doigts.
IV. Ordinaire (scène de la vie)
Tous les immeubles ont une emmerdeuse (ou un emmerdeur, c'est selon). Hélas pour moi, je tombe sur madame B* au moment de prendre l'ascenseur. Comme elle me bloque le passage, je ne peux pas entrer dans la cage d'ascenseur et je ne trouve nul prétexte pour rebrousser chemin et m'enfuir. Je suis donc obligé de subir sa longue litanie sur les incivilités, la dégradation régulière de l'immeuble qu'elle habite depuis des temps immémoriaux, et c'était mieux avant n'est-ce pas ? J'ai le droit à un véritable état des lieux et un inventaire complet des parties communes. J'ai beau hocher la tête en signe d'acquiescement ou tenter quelques borborygmes compassionnels, rien n'arrête sa diatribe. Je crois comprendre qu'elle me range dans le lot des coupables par inaction. J'essaye de prendre une mine tour à tour contrite, surprise, douloureuse ou suspicieuse mais aucune de mes mimiques n'a d'effet pour interrompre le réquisitoire de la dame. Au bout d'un temps qui frise l'éternité elle libère enfin l'accès à l'ascenseur et glisse "je passe pour une râleuse dans l'immeuble, mais..." je lui adresse en retour un sourire de Joconde dont le mystère se referme avec les portes de l'ascenseur.
V. Bus (chauffeur de)
J'ai vu le reflet de mon désir dans l'étonnement de son regard.