C'est une info du site le Grand Soir : l'ONU vient de voter une résolution condamnant l'apologie du nazisme.
Vote à la demande de la Russie, qui est un peu gênée que l'anticommunisme pousse nombre de pays baltes et d'autres anciens états de l'URSS à faire l'apologie du nazisme et de leurs anciens SS (j'avais rédigé un billet sur ce sujet en 2008, avec des photos frappantes).
La résolution est passée (cf. le compte rendu sur le site de l'ONU). Tous les pays membres de l'Union européenne se sont abstenus, et les Etats-Unis ont voté contre :
Pourquoi incriminer l'Union européenne, qui n'a pas voté ? Parce que l'unanime abstention de ses membres ressemble fort à un mouvement concerté destiné à ne pas froisser de futurs états membres. Il ne faudrait pas pousser ces gentils états dans les bras de l'ogre russe.
On voit clairement que les Etats-Unis inspirent cette décision, comme ils inspirent toutes les décisions capitales concernant l'Union - qui n'est qu'une merde dans un bas de soie.
Tout cela avait lieu en décembre 2010, et n'a pas fait les gros titres. En revanche on entend beaucoup parler de la méchante Hongrie, qui a nationalisé des fonds de pension et semble vouloir contrôler la presse plus maladroitement qu'on ne sait le faire ailleurs (je ne soutiens pas la Hongrie, je n'aime pas les tartuffes...)
Sur la position aberrante des Etats-Unis de Barack Obama, cela me fait penser à une phrase lue récemment dans le très bon recueil de textes de Tony Judt : "Avec une religiosité largement répandue, la place de Dieu dans ses affaires publiques, ses soupçons devant les différences d'opinion, sa peur des influences étrangères, sa méconnaissance des pays autres que le sien et sa croyance dans la force militaire quand elle traite avec eux, l'Amérique a effectivement beaucoup en commun avec d'autres pays : aucun d'entre eux ne se trouve cependant en Europe" (le demi-siècle américain, in Tony Judt, Retour sur le XXème siècle).
Judt était trop optimiste sur la capacité de l'Union européenne à être quelque chose, et encore plus quelque chose de différent des Etats-Unis. Sur ce vote dégueulasse de calcul politicien, l'Union européenne était sur le podium, à la deuxième marche derrière son maître.
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Ah j'oubliais ! Heureusement que l'euro nous protège : le chômage vient d'atteindre un record dans la zone euro, à 10,1% de la population active en novembre. Vous savez que la France est trop petite pour avoir sa monnaie, c'est bien connu. En attendant c'est le Franc suisse qui s'envole...