28/12Un homme sort du bureau de tabac. En grande conversation, il parle de mètres de fils en élargissant les bras. Il est sur son petit nuage, un sourire de satisfaction à ses lèvres. Son interlocuteur l’écoute. Dubitatif. De quoi peut-il donc parler ? Des guirlandes installées sur sa maison et dans son jardin. Mais attention, ni dix ni trente ampoules. C’est Monsieur B. dont on parle dans le journal local et au mieux à la télé au journal régional. La consécration. Pour Noël, il transforme l’extérieur de sa maison en Las Vegas miniature. Ca clignote de partout. Vert, rouge, bleu… attention, on s’en prend plein la vue. Il y a même des gens qui se déplacent chaque année pour admirer et prendre en photo son décor lumineux. Alors oui, il est fier Monsieur B.. Noël c’est son heure de gloire. Une préparation entreprise des mois avant. Consciencieux, il met un point d’honneur à varier ses décorations d’une année sur l’autre. Dans l’article qui lui est consacré dans le journal, il dira qu’au départ c’était pour faire plaisir à ses enfants. Et qu’au fil du temps, c’est devenu une passion. Si l’on veut, pour terminer en beauté, on rajoutera que c’est sa façon de remplacer les noëls qu’il n’a pas eu. Par contre, motus et bouche cousue sur sa femme qui ne supporte plus de l’entendre parler de ses guirlandes. Pareil pour ses enfants qui ont grandi et qui trouvent ça ridicule. Mais bon, l’important c’est de se faire plaisir. C’est ce qu’on dit…
05/01Bonne année, meilleurs vœux…Rengaine de saison. C’est la période, on en distribue eton reçoit à la pelle. Gratuitement et même de personnes qu’on ne connait pas. Dans un commerce où j’ai mis les pieds pour la première fois, la vendeuse a ajouté à son au revoir traditionnel« et bonne année ! ». Elle y a mis du cœur et elle souriait. Alors, oui, je les prends ces vœux même s‘ils ne sont pas pensés ou authentiques.Parce que si je ne les entendais pas ces mots, qu'est ce que je ferais? Eh oui, je bougonnerais le cœur serré. Tronqués ou sincères, je préfère les entendre finalement. Et tant pi si l’employée de la boulangerie me propose pour la cinquième fois le calendrier.