En apprenant que
Chevènement envisageait sérieusement une candidature à la présidentielle, j’ai
commencé par m’étonner « tiens il est encore vivant !» me suis-je dis
!
Eh bien oui manifestement il est encore vivant, à moins que ce ne soit un sosie
qui pas plus tard que Vendredi,
a dit sur LCI «Je l'envisage (sa candidature), parce que très
sincèrement je ne vois personne aujourd'hui entre Nicolas Sarkozy et Dominique
Strauss-Kahn qui puisse être véritablement le candidat de l'alternative, donc
j'y réfléchis et sérieusement» !...mais après une assez courte réflexion
j'ai considéré l’hypothèse du sosie comme assez improbable (qui pourrait
vouloir jouer au sosie de Chevènement ?), c’est donc très certainement
l’original qui s’est exprimé ainsi.
Bon, sosie ou pas sosie, j’avoue ne pas avoir très bien compris ce qu’il a
voulu dire.
Personne entre Nicolas Sarkozy et Dominique Strauss-Kahn qui puisse être
véritablement le candidat de l'alternative, nous dit-il ?
Si on prend sa phrase à la lettre, cela signifie qu’il se positionne entre
Sarko et DSK !...cela m’étonnerait fort !
Considérons plutôt qu'il a voulu dire qu’il considère Sarko et DSK comme
blanc bonnet et bonnet blanc et qu’il veut se présenter comme l’alternative à
ces 2 là !
Pour autant, le revenant est assez difficile à situer. D’un coté il expédie
Mélenchon qu’il présente fort justement comme le candidat de la radicalité de
Gauche ce qui, précise t'il, n'est pas son truc, et de l’autre il expédie DSK
comme étant un Sarko de gauche !
Et ce n’est pas son très gaullien voire Mitterrandien (c'est
d'actualité) : « je reste fidèle à ce que je disais en 2002: ce qui
est nécessaire à la France c'est un candidat qui soit l'homme de la
Nation», qui va beaucoup nous aider à situer le bonhomme !
Bon, on verra bien, mais je ne sais pas pourquoi, j'ai trouvé sa référence à
2002 plutôt maladroite !...parce que des traumatisés de 2002, il en reste une
palanquée, et leur remémorer brutalement et sans aucune précaution oratoire ce
triste épisode de la vie politique de gauche, risque d'en faire retomber un
certain nombre dans la dépression !
Pour ma part, je suis partisan d'une thérapie qui oblige le malade à exhumer
des fins fonds de lui même les racines de son traumatisme, pour s'en libérer il
faut savoir exprimer ses émotions, alors allons-y !
Attention, tout le monde ne pourra peut-être pas supporter le choc
thérapeutique, je demande donc aux personnes les plus fragiles de fermer les
yeux et de ne les ré-ouvrir que 9 lignes plus bas !
Pour rappel, voici donc les scores des candidats de gauche au premier tour
de cette élection:
Lionel Jospin 16,18 %
Arlette Laguiller 5,72 %
Jean-Pierre Chevènement 5,33 %
Noël Mamère 5,25 %
Olivier Besancenot 4,25 %
Robert Hue 3,37
% Christiane Taubira 2,32 %
Daniel Gluckstein 0,47 %
Bien évidemment, ce tableau prend tout son sens avec le rappel du score de
Le Pen: 16,86%.
Les plus perspicaces auront immédiatement constaté que sans la candidature
de Chevènement, Jospin aurait été largement devant Le Pen.
Et comme c’est parti, on risque grosso modo de retrouver en 2012 sinon les
même têtes du moins les même partis en lice.
Certes, la répartition sera un poil différente, mais si vous enlevez un peu
à LO et à Chevènement auquel il en restera quand même, mais que vous en
remettez beaucoup à Europe écologie et au Front de gauche (par rapport au PC),
à l’arrivée il n’en restera pas énormément pour le PS.
Après tout entre 2002 et 2012 il n'y a que la différence d'un chiffre et tout
petit de surcroit, d'aucuns pourraient y voir un signe !
Tiens, et si une candidature Chevènement annonçait un Sarko-Le Pen au second
tour ?...et si Chevènement était la seule chance de Sarko ?