Victor Hugo aimait les ouvriers, bien saignants
Par Benard
decorrecteurs
Le Mutualiste, organe de la Mutuelle de la presse, dans son numéro de décembre 2010, consacre deux pages à
Victor Hugo et à la visite de ses maisons-musées de Paris et de
Guernesey. Nous y lisons ces mots : “En 1848, il [Hugo] prend le parti du peuple dont les souffrances l’émeuvent, il devient républicain… ” Certes, Totor (surnom affectueux), bourgeois ami de l’ordre, poète de cour, coureur de pensions, flagorneur des rois et en particulier de Charles X, a connu son chemin de
Damas en 1848 (à 46 ans bien sonnés, quand même) pour endosser l’habit de républicain et de philanthrope. Il ne passa pas pour autant de l’autre côté de la barricade : au contraire – était-ce trop politiquement incorrect de le rappeler, camarades mutualistes ? – lors de l’insurrection ouvrière parisienne de juin 1848 il participa énergiquement à… sa répression et se vanta d’avoir raffermi le moral défaillant de la Garde nationale et commandé lui-même le feu contre les ouvriers. Il est vrai que c’étaient, il le dit dans une lettre à sa femme, de “pauvres ouvriers égarés”. Il fallait les ramener au bercail par la mitraille : l’amour du peuple se confond parfois avec l’amour vache.
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Image : Meissonier,La Barricade, 1848, Musée du Louvre. Meissonier, officier dans la Garde nationale, a lui aussi participé à cette répression.
Il faut absolument lire la brochure de Paul Lafargue intituléeLa Légende de Victor Hugo.
Nous avions jadis (en 2001) publié sur Lemonde.fr un papier à l’occasion du bicentenaire de la naissance de Totor intituléHugolâtrie bicentenaire.
Source :
http://correcteurs.blog.lemonde.fr/2011/01/08/victor-hugo-aimait-les-ouvriers-bien-saignants/#xtor=RSS-32280322