Roman - Editions Points (de l'Olivier) - 181 pages - €
Présentation de l'éditeur : Theo Griepenkerl est un universitaire sans envergure à l’ego démesuré. Dans les décombres d’un musée à Bagdad, il découvre un trésor inestimable : les mémoires de Malchus, témoin des derniers jours de Jésus. Il ramène secrètement les neuf rouleaux de papyrus au Canada et s’empresse de les traduire. Publié par une obscure maison d’édition, son Cinquième Évangile est un immense succès. Mais Theo est dépassé par le scandale que provoquent les révélations de Malchus…
Drôle, irrévérencieux, palpitant, Le Cinquième Évangile tourne en dérision cette mode des textes anciens, censés révéler au monde « la » vérité. Ce roman à la loufoquerie très british est aussi une satire cinglante des mœurs de l’édition et de la culture de masse.
Tentateur : Pourquoi pas, la 4ème à la F..C !
Fournisseur : Ma CB à la F..C !
Mon humble avis : A droite à gauche, je lis sur ce livre " cinglant, burlesque, corrosif et irrévérencieux". Je confirme le dernier adjectif. Aussi, ceux qui se sont révoltés d'être bousculés dans leurs croyances catholiques dans le Da Vinci Code se passeront de cette lecture. Je suis athée et pourtant, ici, des passages m'ont mise mal à l'aise, notamment dans les descriptions sur la crucifixion. Vous voilà prévenus, n'allez donc pas vous faire du mal et réclamer ensuite !
Et sinon ?
Voici un livre, qui même s'il se moque des grands, veut jouer aux grands sans en avoir l'envergure.
Un personnage dit "Je crois qu'on peut dépasser le Da Vinci Code. Avec le temps".
Avec un bon bout de temps alors. Et puis en ayant pris un peu plus de temps pour l'écriture aussi. Cela aurait éviter les raccourcis qui rendent cette histoire peu crédible. Cela tombe bien me dira-t-on, puisque ce livre se veut une farce ? Et alors, cela n'empêche pas la crédibilité, cela aurait même rendu ce livre plus intéressant. En effet, Théo découvre ces fameux rouleaux qui contiennent un nouvel Evangile.... Cela devient un best seller et on ne s'intéresse pas à la valeur historique de ses fameux rouleaux. Alors que leur place serait dans un musée, ils restent dans l'appartement du jeune homme qui prend juste garde à ne pas renverser de café dessus... Peut-être encore est-ce le côté farce ? Mais cela ne doit pas tout excuser, comme cette fin qui est pour le moins baclée. Il y avait là un bon potentiel... qui n'a pas été exploité.
Mais il y a du bon tout de même dans ce livre. Le style est efficace, la lecture est facile et rapide. Et le parcours fulgurant de l'illustre inconnu qui devient du jour au lendemain un auteur de best seller est jouissif. Les travers du monde éditorial et de la célébrité sont passés à la moulinette sans doute bien réaliste et font bien rire... mais moins que la réaction des lecteurs qui ont parfois du mal à saisir qu'il ne s'agit que d'un livre... Pas la peine de se mettre en colère et de crier au blasphème. L'auteur est il responsable des réactions de ses lecteurs ? Bonne question évoquée dans ces pages. D'ailleurs, notre héro ne semble pas bien comprendre que le sort de la Palestine pourrait être entre ses mains ! Voici l'once de burlesque vendu en 4ème de couv' qui est presque aux abonnés absents.
De bons passages dans ce livre, une dose non négligeable de distraction, mais pas de génie dans ce livre, farce ou pas ! C'est rare que je le dise, mais une bonne centaine de pages supplémentaires n'aurait pas nuit à la qualité du livre, bien au contraire. Il y aurait eu de la profondeur là où il n'y a que du survol.
" Pourtant, il était conscient que les nouveautés sont souvent lancées dans le brouillard d'un battage assourdissant qui, une fois dissipé, révèle de nombreuses déconvenues. Les rayons de solderie ou les caisses d'invendus sont pleins de "succès assurés" et de "prochains gros coup".
"Si vous voulez lire ce livre, lisez le mais ne risquez pas votre vie pour cela. Rappelez vous, ce n'est qu'un livre".