Élève en Toscane, à seize ans il publie son premier recueil poétique, Primo Vere. Son écriture est influencée par les poètes Carducci et Stecchetti alors à la mode.
À l'université La Sapienza, à Rome, il fréquente différents cercles littéraires et écrit des articles de critique (littéraire toujours) pour la presse locale. Dans la fouge de la jeunesse, il publie Canto Nuovo en 1882, Terra Vergine et L'Intermezzo di Rime en 1883 et Il Libro Delle Vergini en 1884. Toutes ses nouvelles seront regourpées en 1886 sous le titre San Pantaleone. Très vite il devient l'enfant chéri des critiques littéraires.
Son égo déjà facilement gonflable prendra de l'expansion.
Il tombera amoureux de l'actrice Eleonora Duse pour laquelle il écrira des pièces de théâtre. En 1897, il est élu à la Chambre des députés pour un mandat de trois ans. Il y siège parmi les indépendants.
En 1910, criblé de dettes, il doit fuir en France pour échapper à ses créanciers. Bien entendu il n'est plus intéressant pour son amoureuse. En France, afin de gagner des sous, il collabore avec Claude Debussy et Léon Bakst pour Le martyre de saint Sébastien, opéra écrit pour Ida Rubinstein.
Peu après le déclenchement de la Première Guerre mondiale, il retourne en Italie, et fait de nombreux discours publics en faveur de l'entrée en guerre de l'Italie dans le camp allié. D'Annunzio s'engage volontairement dans l'aviation, et perd l'usage d'un œil dans un accident de vol. Lors d'un de ses vols, il largue au-dessus de vienne des milliers de prospectus disant:
Apprenez à connaître les Italiens. Nous volons au-dessus de Vienne, nous pourrions larguer des tonnes de bombes. Nous ne vous lançons qu'un salut tricolore : les trois couleurs de la liberté. Nous autres Italiens ne faisons pas la guerre aux enfants, aux vieillards et aux femmes. Nous faisons la guerre à votre gouvernement, ennemi de la liberté des nations, à votre gouvernement aveugle, obstiné et cruel, qui ne parvient à vous donner ni la paix, ni le pain, et vous nourrit de haine et d'illusions. Viennois ! Vous êtes réputés intelligents. Mais pourquoi donc avez-vous revêtu l'uniforme prussien ? Vous le voyez, désormais tout le monde est contre vous. Vous voulez continuer la guerre ? Continuez-la, c'est votre suicide. Qu'en attendez-vous ? La victoire décisive que promettent les généraux prussiens ? Leur victoire décisive, c'est comme le pain en Ukraine : on meurt en l'attendant.»
En 1921, il est élu « Membre étranger littéraire » de l'Académie Royale de langue et de littérature françaises de Belgique, et le restera jusqu'à sa mort, bien que n'y ayant jamais siégé.
Quoiqu'il ait une influence notable sur l'idéologie mussolinienne, il ne s'implique jamais directement dans le gouvernement fasciste au pouvoir à partir de 1923.
Il est créé Prince de Montenevoso en 1924, et nommé président de l'Académie royale italienne en 1937.
Fondamentalement antinazi et détestant Hitler, il s'oppose au rapprochement de l'Italie avec l'Allemagne nazie. Mussolini lui accorde cependant des funérailles nationales après son décès, survenu le 1er mars 1938 à la suite d'une hémorragie cérébrale.
Curieux personnage sensuel, impatient, lyrique et scandaleux à la fois, son itinéraire est fait de provocations, de maîtresses, de reflexions et de dandysme.