Avec : Mélanie Thierry, Lambert Wilson, Grégoire Leprince-Ringuet, Gaspard Ulliel, Raphaël Personnaz, Michel Vuillermoz, Anatole De Bodinat, Eric Rulliat, Samuel Théis, Judith Chemla, Philippe Magnan, César Domboy, Jean-Pol Dubois, Florence Thomassin...
Genre : Romance dramatico-historique.
Origine : France.
Durée : 2 heures 19.
Date de sortie : 3 novembre 2010.
Synopsis : 562, la France est sous le règne de Charles IX, les guerres de religion font rage…
Depuis son plus jeune âge, Marie de Mézières aime Henri, Duc de Guise. Elle est contrainte par son père d’épouser le Prince de Montpensier. Son mari, appelé par Charles IX à rejoindre les princes dans leur guerre contre les protestants, la laisse en compagnie de son précepteur, le Comte de Chabannes, loin du monde, au château de Champigny.
Elle tente en vain d’y oublier sa passion pour Guise, mais devient malgré elle l’enjeu de passions rivales et violentes auxquelles vient aussi se mêler le Duc d’Anjou, futur Henri III.
Au début, "La Princesse de Montpensier" ne m'attirai pas plus que ça. J'étais curieux de le découvrir car j'en avais entendu de bons échos mais je ne l'avais pas mis dans mes priorités à tel point que si je l'avais raté en salles, je ne sais même pas si j'aurais essayé de le voir plus tard à la télévision. Pourtant, alors que j'attendais un ami devant le cinéma sans savoir quel film on allait voir, j'ai pu constater qu'il y avait une séance spéciale avec dédicace du scénario (et de la nouvelle d'origine de Madame de La Fayette) et présentation du film en présence du réalisateur Bertrand Tavernier et de Lambert Wilson. Ce genre de rencontre est toujours intéressante et c'est donc ainsi qu'en plein après midi je me suis retrouvé devant ce film dont j'avais juste vu l'affiche que je ne trouvais pas spécialement belle d'ailleurs au passage.
Bien que je me la sois procuré, je n'ai pas encore lu la nouvelle d'origine donc je vais éviter de faire toute comparaison (peut être plus tard quand je l'aurais lu). La seule supposition que je vais m'autoriser et que les scénaristes ait pris quelques libertés afin d'en faire un film la nouvelle tenant à peine sur une cinquantaine de pages et le film durant plus de deux heures. Cette histoire justement, elle m'as vraiment captivé. Après une dizaine de minutes à peines où j'ai eu du mal à rentrer dans ce côté un peu théâtrale, je m'y suis vite habitué et suis rentré complétement dans ce triangle amoureux avec comme arrière plan les guerres de religion en France. Si je suis rentré dedans, c'est parce que je trouve que les dialogues sont tout simplement magnifique. Il se dégage une certaine poésie, un certain charme dans chaque réplique qui font que même si ce n'est pas une nouveautés, je n'ai pas retrouvé ici le côté pompeux qui aurait pu me rebuter. L'ensemble est très harmonieux et très fluide. Les différents sujets sont abordés avec une certaine légèreté mais avec beaucoup de profondeur notamment pendant tout les passages du film où Chabannes transmet son savoir à Marie et qui sont sans doute mes moments préférés du film avec des points de vues très intéréssant et aussi très contemporain. Chose que j'ai beaucoup apprécié aussi c'est le fait qu'à aucun moment je n'ai été perdu. Que ce soit lorsque le film évoque la romance ou lorsqu'il évoque les différents conflits, le scénario reste très clair sans jamais perdre le spectateur. On plonge alors dans le passé avec des thèmes pas forcément glorieux comme les mariages forcés au temps des rois ou encore des thèmes plus contemporains comme les absurdités de la guerre ou des clichés que l'on peut assimilés à une religion. Bien sûr, tout ceci n'est qu'une toile de fond car c'est surtout la romance qui est mis en avant mais sans jamais toutefois jouer dans la surenchère ce qui fait qu'on ne regarde jamais ce film comme une simple histoire d'amour. La seule surenchère qu'il peut y avoir à la limite je trouve (en dehors des dialogues théâtrales qui peuvent en repousser certains) c'est la fin du film qui semble ne jamais trouvé d'issue. Je pense pas que c'est le but cherché mais vers la fin j'ai quand même vraiment eu l'impression qu'on ne voulait pas se débarrasser de cette histoire et dès qu'on pouvait la relancer on le faisait ce qui à provoqué chez moi quelques baisses de rythmes. La fin reste toutefois poignante et j'admets volontiers que si je m'attendais à certaines choses, il y à d'autres points dans cette fin qui m'as surpris (de bonne façon ;-) ) mais que je ne dévoilerais pas afin d'éviter de trop en dire et de spolier ceux qui n'ont pas encore vu cette œuvre.
Au casting, si il y à bien un acteur qui pouvait me faire déplacer en salles c'est bien Lambert Wilson et ce dernier est vraiment excellent dans son rôle de Chabannes. Très charismatique, l'acteur réussi la prouesse de rester tout le temps en retrait comme son rôle l'exige tout en s'imposant. Véritable pivot dans cette histoire, il incarne le personnage que je trouve le plus intéressant et le plus captivant avec beaucoup de sagesse. Il s'est rapidement imposé comme étant mon personnage préféré du film tant il apporte beaucoup. Le comédien le joue très bien et il est d'ailleurs l'un des rares à jouer de façon théâtrale juste sans jamais surjouer ce qui rend son rôle encore plus plaisant. J'avais plus de peur concernant Mélanie Thierry qui est une actrice que je n'affectionne pas particulièrement mais cette dernière à vite su me faire changer d'avis en livrant une très bonne prestation. Physiquement, elle incarne très bien la fraîcheur, la naïveté et la fougue de son personnage et bien que l'actrice ne soit jamais transcendante, je l'ai quand même trouvé convaincante. J'ai beaucoup aimé aussi Gaspard Ulliel qui est lui aussi très charismatique et qui impose sa fougue et son talent à l'écran. Parfait dans son rôle, je regrette même qu'on ne le vois pas un peu plus même si je peux le comprendre. L'acteur s'impose très bien toutefois avec beaucoup de force ce qui accentue encore un peu plus le contraste avec le personnage joué par Grégoire Leprince-Ringuet qui est plus dominé qu'autre chose, ne contrôlant rien à ce qui l'entoure. J'ai eu une bonne surprise aussi avec Raphaël Personnaz qui joue un Duc d'Anjou décalé qui m'as beaucoup plu. L'acteur à su jouer tout en finesse son rôle réussissant parfaitement à être léger et comique ou sérieux et imposant lorsque la scène le demandait. Son costume et ses maquillages ne le mettent pas toujours en valeurs mais à aucun moment il n'est ridicule en tout cas ce qui est une très bonne chose. Parmi les rôles secondaires important et qui livre une bonne prestation, on retrouvera Michel Vuillermoz excellent au même titre que Philippe Magnan ainsi que Florence Thomassin qui gagne surtout en importance lors d'une scène (celle où elle dit à sa fille d'écouter son père et de se marier avec Montpensier) et que j'ai trouvé si juste que je regrette un peu là encore qu'on ne la vois pas plus à l'écran (même si une nouvelle fois, d'un point de vue scénaristique je le comprends).
Si je ne remets pas en cause le talent de Bertrand Tavernier (après tout je ne suis pas un professionnel, juste un simple spectateur livrant son ressenti), le dernier film que j'avais vu de lui (toujours en sa présence d'ailleurs ^^ ) "Dans la brume électrique" m'avait laissé quand même une petite saveur mitigé. Avec "La Princesse de Montpensier" cette fois ci, il m'as totalement épaté. La caméra est toujours bien placé, la direction d'acteur est parfaite et le réalisateur met tout son savoir faire pour mettre en avant chaque élément de son film. Il souhaitait faire un film profondément français (ça en rebute certain, moi pas personnellement ;-) ) et il à réussi en y mettant tout son cœur et beaucoup de passion. Malgré une fin étiré à n'en plus finir, le film est toujours dynamique et je n'ai pas ressenti particulièrement de temps morts chaque scène ayant son importance. Les plans se succèdent avec beaucoup de maitrise et il y à certaines scènes que j'ai vraiment trouvé très belle. Les décors sont parfaitement exploités et on retrouve de très bons maquillages (on en retrouve certains un peu plus léger à mon goût aussi) qui rendent ce film encore plus épique. Les costumes retranscrive bien la personnalités des différents personnages et à aucun moment je ne leur ai trouvé un côté "poussiéreux". Philippe Sarde emballe le tout avec une bande originale très belle qui correspond parfaitement au film et qui là aussi apporte pas mal de dynamisme. Tout comme "La fille de d'Artagnan" (pour citer un autre film de Bertrand Tavernier), j'ai trouvé la mise en scène énergique et adapté à notre époque ce qui fait que même si on à l'impression d'avoir déjà vu ses costumes des centaines de fois, cela ne nous ennuie pas tant on ressens que cela à été soigné pour les mettre au goût du jour. La lumière est aussi très bien exploité donnant un bon rendu sur certaines scènes, je pense par exemple aux scène de batailles, qui donne à certains plans l'impression de voir des tableaux.
Au final, "La Princesse de Montpensier" est une très bonne surprise. Il en rebutera plus d'un car les films d'époques sont pas toujours appréciés tout comme le cinéma français mais pour ma part j'ai vraiment passé un bon moment de cinéma grâce à une histoire prenante, des dialogues magnifique (j'ai lu le scénario deux fois, je trouve toujours que la tournure des phrases sont très belles... il me reste plus qu'à attaquer la nouvelle ^^ ), une interprétation excellente et une mise en scène qui nous offre un joli papier cadeau avec les beaux décors naturels et la bande originale comme nœud de ce cadeau. La seule chose qui m'es embêté c'est de devoir attendre une dizaine de minutes afin de vraiment me retrouver plonger dans cette histoire mais surtout cette fin qui même si je la trouve réussie s'avère amener beaucoup trop tardivement à force d'être étiré et fais perdre un peu de notre concentration. Même si il ne plaira pas à tout le monde, je conseille quand même ce film qui m'as offert un bon moment de cinéma. Un film d'époque comme je les aime.