Comme beaucoup de prédications des prophètes, le texte est très riche de révélations.
Il comprend deux parties.
C'est D.ieu qui parle tout au long du texte, mais, dans la première partie, Il parle de celui qu'Il appelle "son serviteur", "Voici mon serviteur que je soutiens...", tandis que, dans la seconde partie, Il parle directement à son serviteur, "Moi, le Seigneur, je t'ai appelé selon la justice, je t'ai pris par la main...".
Ce jugement, curieusement, ne ressemble pas à un verdict.
Pourtant le mot "jugement" est souvent évocateur de condamnation, surtout quand il s'agit du jugement de D.ieu.
Autre caractéristique de ce jugement, il concerne toute l'humanité.
Le développement sur le jugement est encadré par deux affirmations concernant les nations, c'est-à-dire l'humanité tout entière.
La première dit "Devant les nations, il fera paraître le jugement que j'ai prononcé" et la deuxième "Lui ne faiblira pas, lui ne sera pas écrasé, jusqu'à ce que les îles lointaines aspirent à recevoir ses instructions".
Cela nous dit que la volonté de D.ieu est une volonté de salut, de libération, et qu'elle concerne toute l'humanité.
Le jugement de D.ieu n'est pas un verdict de condamnation mais une parole de salut, de libération.
La volonté de salut de D.ieu concerne toute l'humanité.
Enfin, dans le cadre de cette mission, le serviteur est assuré du soutien de D.ieu, "Voici mon serviteur que je soutiens... J'ai fait reposer sur lui mon esprit".
Dans la deuxième partie du texte, D.ieu explique à son serviteur la mission qu'Il lui confie, "Tu ouvriras les yeux des aveugles, tu feras sortir les captifs de leur prison, et de leur cachot, ceux qui habitent les ténèbres".
Le jugement est une véritable libération.
Le mot "cachot" et le mot "ténèbres" sont liés.
Les cellules des prisons de l'époque étaient dépourvues de fenêtres. Sortir de prison, c'était retrouver la lumière du jour, au point d'en être ébloui après un long temps passé dans l'obscurité.
Le caractère universel de la mission du serviteur est également bien précisé.
D.ieu lui dit "J'ai fait de toi la lumière des nations".
Enfin, le soutien de D.ieu est également rappelé, "Moi, le Seigneur, je t'ai appelé... je t'ai pris par la main".
Le texte parle évidemment du Mashiah, le Messie attendu qui doit instaurer le règne de D.ieu sur la terre et apporter à tous le bonheur, la paix et la liberté.
Le texte se passe au moment de l'Exil à Babylone, période de découragement.
Déjà, le prophète Mikha (Michée), au huitième siècle, avait eu l'intuition que le Messie ne serait pas un individu, mais un être collectif, le peuple d'Israël qui doit être le serviteur pour enseigner à l'humanité entière les Commandements de Justice et d'Amour de D.ieu qui mèneront au salut universel.