On fixerait l’oiseau son violent vol immobile en plein coeur (Jean-François Mathé)

Par Arbrealettres


on fixerait l’oiseau
son violent vol immobile
en plein coeur
on voyagerait d’ombre à neige
comme vers l’enfance
perdant mots apprenant silence
l’arbre porté au fond de soi
n’aurait plus ses branches de sang
ni douleur à chaque passage du temps
et puis on se perdrait franchissant
la clarté de la peau
comme un ciel qui traverse les lampes
pour aller abreuver l’horizon

(Jean-François Mathé)