TVA : Merz, encore lui

Publié le 18 janvier 2008 par Kalvin Whiteoak
Le brave Hans Rudolf aux dents de molosse et aux airs hautains mais benêts (dur d'oreille de surcroit si l'on en croit l'iconographie, seulement quand on lui parle de choses qu'il ne veut pas entendre)  aligne les stupidités ces jours. Après des erreurs colossales sur les budgets de la Confédération 2005, 2006 et 2007 dans lesquels il s'est trompé à coup de milliards et non de clopinettes, le voici qui veut nous faire croire que sa TVA à taux unique à 6.1 % va être une bonne affaire pour tout le monde. Il commence franchement à nous prendre pour de vulgaires crétins en assénant de telles contre-vérités.   D'abord, et la presse aurait pu le souligner plutôt que de baver benoîtement devant un conseiller fédéral, on n'a même pas encore de Message du Conseil fédéral à ce sujet, et donc comme le taux de TVA est inscrit dans la Constitution, il faudra attendre avant de voir la fin de ce projet, soumis obligatoirement au vote populaire et qui donc ne verra jamais le jour.   Quel citoyen normalement constitué admettra sans autre que la TVA sur son lait, son beurre,  son pain, sa viande, ses journaux et ses livres passe sans autre de 2.4 % à 6.1 % alors que la TVA sur les bracelets en diamant descende de 7.6 % à 6.1 %.

Quel autre citoyen tout aussi normalement constitué admettra sans autre que les services des banques et des assurances restent exonérés de TVA (au motif invraisemblable que c'est tellement compliqué à taxer ….), mais que les prestations sociales et celles des hôpitaux par exemple deviennent tout à coup taxables. Ce projet est une véritable honte sociale, et en sus du temps et de l'argent perdus : aucune chance quelconque devant le peuple avec un projet aussi mal ficelé et aussi mal pensé, mais en attendant on a un conseiller fédéral qui s'en occupe, une armée de conseillers qui sont payés chers pour pondre un projet mort-né à la base et le Conseil fédéral, sous l'aimable impulsion du sachem Couchepin qui laisse faire après avoir déclaré il y a à peine un an "Cela ne va pas. Je m'opposerai à cela au Conseil fédéral». Cette phrase, le ministre de la Santé, Pascal Couchepin l'avait prononcée dans la SonntagsZeitung il y a un peu plus d'une année. Il faut croire que sa position de président et l'âge venant le font dormir et ne rêver qu'aux voyages.   On avait pris en grippe ici et à juste titre le tyran Blocher, à cause de ses méthodes musclées et plus que discutables et de ses idées extrémistes. Mais là, c'est Merz qui commence à nous chauffer sérieusement les oreilles : il n'y a aucun expert de quelque bord politique que ce soit qui trouve actuellement cette idée de taux unique de TVA acceptable.  Merz et ses éminences feraient mieux de se pencher sérieusement sur la simplification des procédures de déclaration qui sont devenues une véritable Amazonie législativo-administrative dans laquelle une truie même phosphorescente ne trouverait pas ses petits.   Ensuite, ils feraient mieux de regarder autour d'eux, par exemple dans des pays qui ont introduit la TVA depuis des dizaines d'années. Et que s'y passe-t-il ? dans aucun de ces pays le taux unique existe, et dans tous les pays les biens de première nécessité et notamment l'alimentation bénéficient d'un taux réduit pour de simples raisons d'équité. Le Suisse a toujours voulu réinventer la roue pour s'apercevoir deux siècles après que sa solution n'était pas la bonne…. atavisme quand tu nous tiens.    Le panier de la ménagère aux minimas sociaux représente plus de pourcentage de ses "revenus" que celui de l'épouse de M. Vasella, et ceci, le citoyen payeur mais malgré tout raisonnable le comprend et le fera savoir le moment venu à un conseiller fédéral qui véritablement ne se précoccupe pas de l'Etat au sens noble mais d'une seule classe, celle des riches qu'il connaît si bien.