Hommage aux jeunes insurgés d’Algérie et de Tunisie

Publié le 08 janvier 2011 par Xavierlaine081

 

Plutôt rompre que plier

Lounès Matoub

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Plutôt rompre que plier,

Maudits soient-ils

Qui ont suivi le serpent dans son trou.

Tant que nous sommes vivants nos yeux verront.

Nous sommes las d'attendre;

Aujourd'hui le sort est bouleversé.

Le mot sur quoi ils déversent leurs immondices

Avec la fierté sera vivifié:

Quel arbre pousse sans racine?

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Qu'il batte de ses ailes,

Emporte ses enfants

Et prenne la fuite, l'épervier.

Le prisonnier essuiera ses larmes

C'est l'heure de la revanche,

La vérité occupe tous les lieux.

Libéré, il retrouvera sa terre,

Qu'il bâtisse son foyer,

Et se tienne debout, un drapeau sur le seuil.

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Le sort nous offre notre identité réelle,

Tamazight fait notre joie;

L'aurore se lève sur les montagnes.

Un été de douleur a passé,

Puis un hiver impitoyable;

La peur siégeait à visage découvert.

Le temps jadis est jadis, toujours nous saignions.

Il est temps de vivre dans le bonheur;

Notre pays sera oint de prospérité.

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Voici l'été revenu.

Les bouleversements sont proches,

Nous exhumerons la vérité.

Les racines des ancêtres sont tenaces,

Vont en quête de nous,

La rouille a rongé les jougs!

Pour un mot, nous nous dresserons,

Le sort nous voit avec faveur,

Allons, vite, à nos montagnes!

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Ces nantis qui tiennent le pouvoir

N'ont que mépris pour toi et moi.

Porte plainte, ils sont l'Etat!

En ce lieu où se terrent les serpents,

Le regard du vizir pour son sultan,

C'est le regard du loup pour le mouton.

Une fois livrés à eux-mêmes,

Les ânes s'extermineront.

L'ouvrage achevé, visitez leur étable…

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Tiré de Lounès Matoub, Mon chant est un combat, Chants amazighs d'Algérie, traduction et présentation par Yalla Seddiki, éditions La découverte, 2003