La stratégie Bancroft
Lorsque la CIA refuse d'intervenir, Belknap décide de prendre l'affaire en main.
Andrea Bancroft, une brillante analyste financière, reçoit un appel surprenant : un cousin qu'elle n'a jamais rencontré lui a légué six millions de dollars, à la condition qu'elle siège au conseil d'administration de la fondation Bancroft, une association caritative. Andrea est intriguée. Mais plus elle s'engage auprès de la fondation, plus celle-ci lui paraît suspecte.
Quel rôle joue cette dernière auprès de Génésis, un individu mystérieux qui tente de détruire l'équilibre géopolitique mondial ? Todd et Andrea se retrouvent la cible du même puissant ennemi...
Extrait : "Du dehors leur parvint le bruit d'un grincement de pneus. Peu y prêtèrent la moindre attention.
L'homme rougit. "Mais bien sûr. Nous sommes néanmoins très souples, je vous l'assure."
Personne ne prononça l'expression "blanchiment d'argent"; c'était inutile. Rien n'obligeait à expliciter le but de leur rencontre. Les investisseurs étranger disposant de réserves en liquide qu'ils ne pouvaient justifier cherchaient les affaires dans les marchés peu régulés, comme au Liban, pour servir de façades, d'entités par l'intermédiaire desquelles l'argent illicite pouvait être lavé et ressortir au grand jour comme provenant de bénéfices commerciaux honêtes. L'essentiel reviendrait aux partenaires silencieux, une partie pourrait être conservée. Dans la pièce, l'appréhension était autant palpable que l'appât du gain.
"Je me demande si je perds mon temps, ici, marmonna Mc Kibbin d'un ton la. Nous parlons d'un arrangement qui repose sur la confiance. Et il n'y a pas de confiance sans franchise."
Le banquier tenta un sourire mi-figue mi-raisin et cilla lentement.
Le lourd silence fut brisé par le bruit d'un groupe d'hommes qui se précipitaient dans le large escalier carrelé. Des gens en retard pour une réunion ailleurs dans l'immeuble ? Ou... quelque chose d'autre ?
Le son brutal, percutant de coups de feu mit fin aux spéculations. Au début, on aurait dit une série de pétards, mais les tirs des armes automatiques durèrent trop longtemps, furent trop rapides pour qu'on s'y trompe. Il y eut des cris, les râles de ceux qui s'efforçaient d'inspirer l'air à travers des gorges serrées, formant l'âpre choeur de la terreur. Puis cette terreur pénétra dans la salle de réunion comme une rage rampante. Des agresseurs en keffieh entrèrent et visèrent les hommes d'affaires libanais de leurs kalachnikovs.
En quelques secondes, les pièce était devenue la scène d'un carnage. On aurait dit qu'un artiste mécontent avait lancé des pots de peinture sur les murs blancs et sur les hommes, transformés en mannequins rougis.
La réunion était terminée."
L'avis de Dazboness : L'auteur de la saga Jason Bourne a décidément été un auteur très prolifique. En effet, en plus des histoires adaptées au cinéma de Jason Bourne, et de sa saga "Réseau Bouclier", il avait également écrit plusieurs autres ouvrages ayant pour sujet l'espionnage.
Dans ce roman, Robert Ludlum nous fait découvrir, par les biais et le point de vue de deux personnages, l'espion solitaire d'un côté, et de l'autre une jeune et brillante analyste financière. Ce dédoublement de la narration permet d'aborder (classiquement) deux bords opposés d'une histoire plus vaste qu'aucun des deux ne pourrait le supposer, et qui va les mener aux portes de la mort.
Entre fusillades, assassins, espions, manoeuvres d'influences internationales, le traqueur et l'analyste vont donc découvrir qu'ils sont les jouets de puissances aussi influentes qu'obscures... des manipulateurs qui tentent de modifier à leur convenance l'échiquier mondial, et avec un certain brio.
Quoi qu'il en soit, un roman bourré de qualités de scénario, même si par moments l'on perd quelque peu le fil, à force de passer d'une vue à l'autre et d'une manipulation à l'autre : pour un final déroutant.
Auteur : Robert Ludlum
Editeur : Le Livre de Poche
Prix : 7,50€
Nombre de pages : 635
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