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Le Seigneur des Airs, de Michaël Moorcock (W)

Publié le 07 janvier 2011 par Acdehaenne

Voici donc le sixième texte en rapport avec le  Winter Time Travel, challenge4 initié comme chacun sait par Lhisbei, que je publie ici. Il s'agit du premier tome de Le Nomade du Temps, la trilogie rédigée par Mickaël Moorcock. Le roman s'appelle : Le Seigneur des Airs.

Lors d'un tremblement de terre, le capitaine de l'Armée des Indes Oswald Bastable est mystérieusement projeté de 1902 à 1973. Feignant l'amnésie, il sera secouru par Powell, commandant d'un dirigeable. Celui-ci fera en sorte que Bastable soit rapatrié en Angleterre...

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Point de divergence : il n'est pas vraiment connu, mais on peut quand même le situer entre 1902 (date du "départ" du voyageur temporel qu'est Bastable) et 1914 (puisque, dans le monde où Bastable arrive, la première guerre mondiale n'a pas eu lieu).

Oscillant entre l'Uchronie et une sorte de proto-Steampunk, mâtiné de grands thèmes de la SF (voyages dans le temps, univers parallèles, les fameux multivers chers à l'auteur anglais...), l'oeuvre de Mickaël Moorcock ne relève donc pas de l'Uchronie stricto sensu, mais reste tout de même un roman qui a tout à fait sa place dans ce challenge. En effet, on a une très belle réflexion sur l'Histoire. Par les yeux du voyageur temporel (qui n'est autre que le narrateur) qui fait l'expérience du monde de 1973, nous le découvrons tel que Mickaël Moorcock l'a inventé, c'est-à-dire totalement différent de celui que nous connaissons : différences technologiques, géopolitiques, sociologiques... Parfois, nous nous plaisons à découvrir des petits clins d'oeil à notre univers, mais là aussi quelque

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peu travestis : pour ne donner qu'un exemple, lorsque Bastable rencontre un certains Mickaël Jagger, celui-ci n'est pas une rock star, mais plutôt un pilote de dirigeable !

Par le biais de son héros, Moorcock règle ses comptes avec certaines grandes figures du XXème siècle. Ainsi, Bastable rencontre un certain Ronnie Reagan (la coïncidence serait trop fortuite pour en être une vraiment), qui est ici décrit comme un insupportable chef de bande scout, un type raciste et misogyne. Reagan a été gouverneur de Californie au moment où Moorcock écrit ce livre. Et on ne peut pas dire que le futur président des Etats-Unis ait en son temps une réputation de libéral (à la mode américaine, bien sûr). Non, vraiment pas...

Dans ce roman, Moorcock fait rencontrer à son Champion Eternel une autre figure marquante de ce siècle, de l'autre bord cette fois-ci : Vladimir Illitch Oulianov. Cependant, dans cette Histoire alternative, Oulianov n'a pas le surnom de Lénine car il n'a pas mené la révolution, et le Tsar est toujours à la tête de l'Etat Russe. Là, en 1973 (il a donc 103 ans !), Oulianov est un vieillard à moitié sénile qui radote tout le temps. On sent que Moorcock a beaucoup d'indulgence - de la tendresse presque - à l'égard de celui qui n'est pas devenu Lénine.

En conclusion, même si Le seigneur des Airs ne relève pas à 100% du genre Uchronie, il n'en reste pas moins un superbe roman, magnifiquement bien écrit et où les aventures se succèdent à un rythme effréné. Certes, à la fin de ce livre, les tenants et les aboutissants des voyages temporels de l'Eternel Champion demeurent un mystère, mais cela ne nous empêche en rien de passer un très bon moment.

note : 

Le Seigneur des Airs, de Michaël Moorcock (W)
Le Seigneur des Airs, de Michaël Moorcock (W)
Le Seigneur des Airs, de Michaël Moorcock (W)

A.C. de Haenne


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