Ma grand-mère. Elle éleva treize beaux enfants. Maman était l’aînée. Et moi, étant le premier bébé, j’eus droit à grand-maman pour marraine. Quelle veine! De stature imposante, quoique de nature conciliante, elle m’aimait dans tout l’arc-en-ciel de mes traits. Et je l’aimais plus grand que le firmament au complet.
Ma grand-maman. Marie-Jeanne. Douce manne d’amour comblant mes pannes.
Comme je devais donner l’exemple, étant l’aînée, imaginez mon bonheur quand grand-maman m’invitait à coucher. Mes deux jeunes tantes me traitaient comme leur petite sœur. Durant mon escapade, je dormais blottie entre elles. Bercée de contes et légendes. Et enveloppée de douceur.
Au matin, grand-maman me faisait le petit déjeuner. Oeufs tournés dans du beurre brun foncé, toasts aplaties comme des hosties sur la fonte du poêle à bois, café instantané blanchi au lait condensé en conserve. Quel délice!
Pour certains puristes, ce menu rime avec supplice! Mais pour moi, quel repas! Apprêté avec amour infini par ma grand-maman chérie. Malgré le temps qui bousculait nos vies, je lui restai fidèle. Jusqu’au jour où elle fut hospitalisée.
C’était un soir d’automne venteux, froid et pluvieux. Fatiguée d’une journée au travail, je relaxais déjà en tenue décontractée, quand mes tantes m’appelèrent, craignant le pire. Et moi, à l’idée d’affronter l’intempérie, je frissonnais de dépit.
Elles comprirent et me souhaitèrent bonne nuit. Puis, ma conscience me tourmenta. Je les rappelai et leur dis que j’arriverais dans trente minutes.
Le cœur ouvert grand comme l’univers, je m’approchai du chevet de ma grand-mère. Je m’attendais à voir une scène d’horreur…
Surprise! Grand-maman avait les joues rosées. Sa magnifique chevelure bien lisse et coiffée. Le corps enveloppé d’une couverture jaune sereine. Comme elle était belle! Une vraie reine! J’en eus les yeux trempés d’amour et de gratitude.
Tout sourires et silences, mes tantes se tenaient près de moi durant mes adieux à grand-maman. Quand je partis, j’avais l’impression qu’elle était déjà accueillie par les anges. Ô, mes chères tantes, merci!
Grand-maman nous quitta durant la nuit. Vingt ans plus tard, j’appris ce qui suit.
Lorsque j’informai mes deux tantes de ma visite imminente, ce fut la panique. Grand-maman avait une mine terrible. Elles empruntèrent du maquillage aux infirmières. Parfumèrent ma grand-mère. Réquisitionnèrent une couverture à l’urgence. Changèrent l’éclairage de la chambre.
Leur seul et unique désir : que Dodo garde de sa marraine le plus beau souvenir!
Oui, mes amis. Les fées marchent parmi nous… et elles ont un talent fou!
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