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Les choses de l'enfance ne meurent pas, elles se répètent comme les saisons.

Publié le 06 décembre 2007 par Monsieur L'Adulte

Se tacher les doigts de rouge sucré en cueillant des framboises dans la côte menant au lac, au son des criquets et des parulines à joues grises. Créer avec de la boue un réservoir à têtards, juste pour voir, puis les oublier là, jusqu’à ce qu’une vague vienne ouvrir, dans un clapotis, une brèche pour les libérer. Lire des Archies et être troublé d'un vertige au bas ventre procuré par Betty toute en jambe. Dévaler les escaliers du chalet à la course sous une pluie battante de juillet jusqu’au quai pour se lancer dans le lac réchauffé par l’averse. Nager en hurlant trop, lorsque nos pieds touchent des algues visqueuses. Promener ses orteils sur la fraîcheur de l’herbe en tétant un Monsieur Freeze qui nous taillarde les coins de bouche. Jouer au Rummy en bas de laine les jours gris et pluvieux après avoir écouter Superman grâce aux oreilles de lapin. Avoir 11 ans, un été, au Lac Souris.

J'ai souvenir encore du moment, de cette saison précise dans l'enfance où une porte s'est ouverte pour laisser place à l'avenir, laissant à l'enfance le soin de sortir d'elle-même. Le clip de Seabear évoque pour moi cette dernière saison d'innocence, ramènant à mon souvenir combien l'enfance à ses odeurs, que nous en venons comme nous venons d'un pays, que les promesses que la vie n'a pas toujours remplit, c'est d'abord nous qui nous les étions faits à nous-même.

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