J'ai eu beau le chercher partout je ne le trouve pas. Que dalle. J'ai d'abord cru qu'il se cachait au centre d'achat, comme tout le monde. Je n’oubliais pas que Noël arrive toujours quandles magasins sont bondés. L'idée me semblait relever d'une logique capitaliste difficilement contournable alors bon, j'ai tenté le coup et me suis avancé en territoire hostile. Mais à part une musique en canne larguée telle des ogives nucléaires contre mes oreilles, une arrogante foule de consommateurs compulsifs ayant confondu l'amour avec le matériel, le plaisir d'offrir versus le devoir moral de le faire, mise à part la commercialisation à outrance du temps des fêtes et un vieux bonhomme habillé en rouge abusant jovialement de la crédulité et de l'espoir des enfants, aucune trace de lui. Niet nada, calvaire du saint sacrifice, alors que bientôt je n’aurai d’autre choix que de faire face à son absence tandis que j’aurai cruellement besoin de lui. Où pouvait t'il donc se terrer, pourquoi m’ignorer de la sorte?
J'ai tenté le tout pour le tout, plaçant une rangée de cannes de Noël près de la porte pour ainsi créer l'anticipation de la fête, me rasant dans les cheveux le refrain de Jingle bell et en louant ‘’Le sapin a des boules’’ 8 soirs de suite. J’ai préparé mes cassettes pour enregistrer les cinés cadeaux, j’ai cuisiné des beignets et des pâtés tout en me confectionnant des bobettes en guirlande de Noël avant de me lancer dans les rues à sa recherche. La suite vous la connaissez. Toujours son absence, comme une ride du souvenir. «On n'est vraiment guéri d'une femme que lorsqu'on n'est même plus curieux de savoir avec qui elle vous oublie.» écrivit le poète Paul Bourget... En est-il de même pour l’esprit des fêtes? ...