L’opera de Rennes tente l’expérience virtuelle du partage de la culture. Le virtuel rencontre l ‘art: Nous sommes bien loin de l’époque révolue où tous s’émerveillaient des mondes virtuels et où Second Life avait les honneurs du journal de TF1. Des sommets de la médiatisation qu’avait atteint notre virtuel préféré, celui ci est redescendu dans un anonymat d’initiés: Le rythme des nouveaux médias a été ironiquement rattrapé par l’exposition médiatique: La boucle était bouclée. Dans cet environnement, rares sont ceux maintenant qui investissent dans la virtualité pour le partage de connaissances: Peu ou plus de retombées, difficultés techniques et non rentabilité ont mis fin aux rêves des précurseurs. Des grands espoirs il ne reste plus qu’un Facebook à peine plus évolué qu’un Meetic, au point que même les Lindens ne croient plus en leur engeance. Voici que, comme aux premiers temps, des personnes de bonne volonté décident de s’investir de nouveau dans des projets autres que commerciaux au sein du metaverse: L’opéra de Rennes a choisi de partager les grands classiques dans une sim affectée tout au long d’une saison dans les mondes de Second Life et de l’opensimulator. Untitled from samlowry on Vimeo. Le principe est simple: Au travers d’une réservation sur le site (seuls 90 avatars peuvent accéder au spectacle, contraintes techniques obligent), les résidents nouveaux ou ancien de Second Life peuvent assister en direct à une représentation théâtrale jouée en direct au sein de l’opéra de Rennes. Un opéra virtuel a été recréé sur Second Life et sur la Francogrid de l’opensimulator avec un écran géant qui diffuse le spectacle en direct. En l’occurrence, ce 6 janvier a été joué des extraits des « noces de Figaro ». Les avatars sont acceuillis par un avatar en chef qui les place comme dans la réalité sur leurs fauteuils respectifs. Durant les entractes, le directeur de l’opéra de Rennes intervient afin de partager avec les personnes présentes dans le théâtre, amenant une interactivité qui n’existe pas dans le spectacle vivant. De plus, les spectateurs peuvent intervenir en chattant textuellement entre eux pour partager leurs impressions en « live ». Enfin et ce n’est pas le moindre des avantages de cet événement: Des personnes n’ayant pas les moyens financiers ou l’opportunité de se déplacer au spectacle peuvent de partout dans le monde assister à une représentation au fond de leur fauteuil avec une qualité de son optimale. C’est la démocratisation de cet art parfois abrupt que sont les grands classiques: Un angle pour faire découvrir à un public blasé la richesse des grands artistes. Saluons donc comme il se doit cette initiative de rêveurs qui tentent avec des moyens encore réduits de faire partager sans contrepartie la culture. En avril et en juin, deux autres représentations auront lieu dans les mêmes conditions. Je vous invite donc, d’une part, à aller visiter l’opéra virtuel de Rennes afin d’y prendre vos marques, et à ensuite vous presser de réserver vos places dès qu’elles seront en lignes sur le site d’Opera Bis. Au dela du contenu, bravo...