Parce que les films que l’on n’aime pas nous définissent autant que ceux que l’on aime, un « Top Flops » est aussi incontournable que la traditionnelle liste des films préférés de l’année. Alors avant de vous dévoiler d’ici peu la liste des films les plus importants de 2010 à mes yeux, je ne peux résister à vous dévoiler quels sont ceux qui, en toute subjectivité, resteront comme les plus purs navets de l’année passée. Il y en a pour tous les genres et tous les goûts, suivez le guide.
1. NineQuand j’ai commencé à dresser la liste des plus mauvais films que j’avais vus en 2010, j’ai constaté que cette année avait été une grande année pour les navets. Pourtant j’ai expressément évité une bonne partie de toutes les suites hollywoodiennes inutiles. Mais le constat est frappant : j’avais rarement vu autant de mauvais films qu’en 2010. Ils se sont enchaînés au fil des mois sans temps mort. Mais de tous, je crois bien que le pire était tout de même Nine, la comédie musicale évènement de Rob Marshall. Il faut dire que ce dernier aligne régulièrement les daubes sur son CV : Chicago, Mémoires d’une geisha. Non, vraiment, le doute était permis. Pour tout vous dire, si Daniel Day-Lewis n’avait pas tenu le rôle central du film, je ne serais probablement pas allé voir Nine. L’odeur était désagréable des kilomètres à la ronde. Et le film n’a fait que confirmer cela. Day-Lewis et son talent monstre n’ont rien pu faire, l’acteur britannique n’a pu que se débattre comme un beau Diable au milieu d’une catastrophe. Il a essayé de porter le film malgré tout, un film malade, antipathique, n’ayant rien à dire, rien à montrer, rien d’excitant, rien de réussi. Les personnages féminins sont vides, les numéros musicaux sont creux. Et dire qu’en 2011, Rob Marshall va nous livrer un 4ème Pirates des Caraïbes, reprenant les rennes de la franchise ... Ouf, j’ai arrêté la série des pirates au deuxième film, c’est certain, je ne verrai pas le prochain film de Rob Marshall. Cette seule pensée me fait un bien fou.
2. Valentine’s DayJe ne devais pas aller voir Valentine’s Day. Je ne voulais pas aller voir Valentine’s Day. Mais parfois, les convictions sont bousculées et les circonstances mettent un film sur votre chemin, indépendamment de votre volonté profonde. C’est ce qui m’est arrivé avec Valentine’s day, et pour le coup, je ne peux pas dire que j’ai été surpris. Je m’attendais à une daube, et c’est exactement ce que j’ai eu. Un navet souriant et aimable, un spécimen de ces films tous gentils, mignons, naïfs, moralisateurs. Niais. Pathétique. Je pourrais aligner les adjectifs sur quelques dizaines de lignes. Comme s’il suffisait d’une brochette de stars et de quelques saynètes sans intérêt pour être un film choral populaire. Et dire que le succès a donné des idées aux producteurs, qui vont nous sortir un film sur le même principe pour le Nouvel An… Pfff… Affligeant.
3. Droit de passageDroit de passage est un film qui se démarque des autres longs-métrages présents dans ce « Flop 10 ». Celui-ci doit principalement sa présence dans ce billet à un montage horrible ayant à l’évidence totalement détourné le scénario originel. Il doit falloir gratter avec insistance pour trouver sous les décombres l’ébauche de ce qu’aurait dû être le film. Car les défauts cachent l’ensemble. Les personnages apparaissent et disparaissent, les intrigues sont écourtées. Non, vraiment, Droit de passage ne ressemble à rien. Enfin si, il ressemble à un film sacrifié, charcuté, dénaturé, qui a peut-être été bon un jour, dans la tête d’un scénariste, sur le papier d’un producteur… Mais tout cela a été balayé par le pouvoir du n’importe quoi.
4. Ensemble nous allons vivre une très très grande histoire d’amourJe ne me souviens plus vraiment ce que j’attendais du nouveau film de Pascal Thomas. Je ‘y étais pas allé pour Julien Doré, que je connaissais finalement assez peu. Je n’y étais pas allé pour l’histoire, dont je ne savais pour ainsi dire absolument rien. La simple curiosité semble donc m’avoir poussé. Et parfois la curiosité fait très, très mal. Ooooh myyyyy Goooood dirait Janice. En voilà un autre devant lequel je m’impatientais et attendais anxieusement que les lumières se rallument dans la salle. La seule chose qui trouve grâce à mes yeux dans ce marasme cinématographique qu’est Ensemble nous allons vivre une très très grande histoire d’amour, c’est la présence toujours impeccable de Guillaume Gallienne, qui malheureusement ne pèse pas bien lourd dans un coin de cette entreprise. Surtout lorsque le fameux Julien Doré est incapable de faire l’acteur. Une horreur.
5. Djinns J’étais sincèrement surpris et déçu que Djinns sorte dans l’anonymat de l’été à l’Orient Express et son fameux sous-sol des Halles. Je pensais sincèrement que son distributeur faisait là une erreur due à la crainte que le public français accepte mal un film de genre français audacieux. Mais j’étais parti sur une fausse route, je l’ai amèrement constaté en allant voir Djinns. Eh non, le distributeur ne s’est pas planté. Cette discrète sortie estivale se justifiait pleinement par la piètre qualité du film. Quand je dis « piètre », je suis gentil, car de qualité, il n’est quasiment pas question ici. Bon allez je veux bien lui accorder une certain style visuel. Mais c’est bien maigre, à côté de l’amas de néant, sans intrigue, sans enjeu, sans personnage qu’est Djinns à côté de cette petite satisfaction visuelle. Rien. Rien de rien.
6. SaltIl y a des films que je ne m’attends pas du tout à détester. Non qu’ils semblent être destinés à la grandeur, mais ils semblent si standards, et les acteurs qui les peuplent sont si appréciables, que je ne me méfie pas. Salt était réalisé par un honnête cinéaste, à défaut d’être vraiment talentueux (Phillip Noyce). Il offrait une intrigue attendue d’agent double. Il comptait à son générique des comédiens que j’apprécie comme Liev Schreiber et Chiwetel Ejiofor. Je pensais vraiment voir un film d’action agréable pour un vendredi soir entre amis. Pourtant c’est une daube puante qui m’a pris à la gorge, un film affligeant qui se roulait dans la fange des clichés et du grand n’importe quoi hollywoodien. Oui, Salt, c’est bien tout ce que le cinéma hollywoodien ne devrait plus faire. Mais apparemment, ils en font toujours des comme ça. Et comme apparemment je suis l’un des rares à penser cela du film, ça ne devrait gêner que moi.
7. Le bruit des glaçonsBertrand Blier et moi, c’est tout une histoire. Le problème, c’est qu’il s’agit presque exclusivement d’une histoire d’ennui, de déception, d’agacement, de dégoût. Non, ce n’est vraiment pas une histoire d’amour. Je suis décidément allergique au cinéma de Bertrand Blier. Il m’horripile, il m’endort, il me désole. Et j’ai amèrement constaté cette année qu’il en était une fois de plus ainsi avec son nouvel opus, Le bruit des glaçons. Mais comment se fait-il que je me retrouve toujours embarqué à aller voir ses films ? C’est un mystère, mais je crois que cette fois c’est bon, j’en ai assez mangé du Blier. Je n’en peux plus (bon, s’il arrive à décrocher Gong Li pour son prochain film, je veux bien reconsidérer cette idée, mais autrement, c’est non !). Dommage, j’adore son père.
8. Enter the VoidLa souffrance à l’état pur. Quand je répétais autour de moi que oui, je voulais voir le nouveau film de Gaspar Noé, la plupart me prenait pour un fou. Ceux-là n’avaient peut-être pas été aussi renversés que je l’avais été par Irréversible. Ou bien s’étaient-ils laissés persuadés par le bouche-à-oreille plutôt décourageant né dès le festival de Cannes un an plus tôt. J’ai fait la sourde oreille et foncé tête baissé dans l’errance tokyoïte de Noé. Et je l’ai amèrement regretté. Regretté est peut-être un terme mal choisi, tant je sais que je m’en serais voulu de l’avoir raté… mais toujours est-il que passé les fantastiques vingt premières minutes, Enter the Void n’a été pour moi qu’une longue souffrance dont la fin semblait inatteignable. Comme j’ai envié ceux qui peuvent quitter une salle avant la fin du film sans que cela les gêne. J’en suis incapable, et cette fois-là, j’aurais voulu. Oh oui j’aurais voulu.
9. Expendables : Unité spécialeAu rayon « film porté par le buzz et le public amateur de séries B », en voilà un qui n’a pas su me compter parmi ses admirateurs. Ne croyez pas que je fais mon snob, j’étais parmi les premiers à me réjouir d’un film réalisé par Stallone, après son réussi John Rambo, qui réunirait une ribambelle de gloires passées et présentes du cinéma d’action, du géant suédois Dolph Lundgren au nerveux Jason Statham en passant par Jet Li et Mickey Rourke. Je regrettais même que Stallone n’ait pas su convaincre Van Damme, Seagal et Norris d’être de la fête tant cela promettait. Perdu. En lieu et place d’un hommage aux films d’action années 80 qui aurait eu du recul et aurait offert un second degré jouissif, Stallone se tire une balle dans le pied en jouant le premier degré à fond, faisant rapidement basculer le film au rayon des nanars ni drôles ni assumés.
10. Alice au Pays des Merveilles / Les Petits Mouchoirs / Harry Potter et les Reliques de la mort, première partieLorsque j’ai dressé la liste les films que je considère comme les plus nuls et insupportables de 2010, neuf films se dégageaient nettement. Quand j’ai voulu en choisir un de plus pour que cela puisse faire un Top 10 des plus mauvais, plutôt que de casser inutilement une ineptie beauf comme Camping 2, j’ai voulu réunir ces trois succès du box-office, dont deux sont mêmes les films ayant réalisé le plus d’entrées en France en 2010. Constater le succès incommensurable de ces trois films a été pénible, tant cinématographiquement ils ont été trois amères déceptions. Burton a confirmé avec son effarante relecture d’Alice qu’il n’est plus du tout un cinéaste intéressant (qu’elles sont loin les années 90 !). Canet, après l’haletant Ne le dis à personne, nous a planté un pavé larmoyant et agaçant sur le crâne. Quant à Harry Potter, c’est à se demander pourquoi le dernier livre a été coupé en deux films tant cette première partie ne se signalait que par son immense vacuité scénaristique.
Allez-y, balancez vous aussi… je suis sûr que vous en avez vu quelques unes, des daubes cinématographiques…