Lillian Bos Ross (première à droite)
Quoi qu’il en soit, et devant le peu d’infos glanées, j’ai tenté la recherche google par les images. Paradoxalement, les résultats furent plus concluants. Il est vrai qu’un film tourné en 1974 « Zandy’s Bride », aide au référencement. Il s’agit d’un film de Joan Troell avec Gène Hackman et Liv Ullman dont le scénario est tiré du roman le plus connu de Lillian Bos Ross, « Bug Sur ». L’histoire relate l’installation à Big Sur de la propre famille de Ross dans les années 1870. Le film quant à lui est la confrontation entre deux grands acteurs ; Gene Hackman, fermier solitaire et sauvage « achète » une épouse scandinave, Liv Ullman. Confrontation entre deux cultures, entre deux personnalités, qui ne peuvent s’accorder, sauf que les épreuves de la vie vont les rapprocher. D’ailleurs la fiction rejoindra la réalité car les deux acteurs attraperont une intoxication due au sumac de l’ouest (un arbuste de la région), suffisamment grave - l’allergie peut provoquer de larges lésions suintantes et de fortes fièvres - pour justifier une hospitalisation des deux acteurs au Centre Médical Thorngate.
Comme de nombreuses scènes d’extérieur avaient été filmées dans la région même de Big Sur, j’avais furieusement envie de le voir. Malheureusement ce film est bizarrement inédit en France. Je n’ai trouvé aucune trace d’une éventuelle sortie en salles, et il ne figure sur aucun catalogue d’édition vidéo. Chose assez paradoxale, vous en conviendrez, pour un film réunissant malgré tout deux monstres du cinéma américain pour l’un et suédois pour l’autre. Mais pourquoi donc ? Une censure l’aurait-il définitivement mis hors circuit ? Un oubli, mais je n’y crois guère. Peut-être que les distributeurs français ont pensé que le thème du film ne s’accordait pas aux goûts du public français ? Mais ce n’est pas dans leurs habitudes dés lors qu’il y a des têtes d’affiches de cet acabit. Tout cela m’incite d’autant à le voir. Il va falloir que je me rabatte sur les catalogues américains.
L’absence de cette œuvre m’en rappelle une autre, étroitement liée. Henry Miller fut longtemps censuré dans les pays anglo-saxons, à tel point que les amateurs venaient le lire en France. John Lennon a écrit dans « censorship and Henry Miller » :
The people that banned words
in books didn’t stop people
from buying those books.
If you couldn’t buy Henry Miller
in the early sixties,
you could go to Paris or England.
We used to go to Paris,
and everybody would buy Henry Miller books
because they were banned,
and everybody saw them,
all the students had them.
I don’t believe words can harm you.
En somme, à chacun son tour…