Hier les économistes des grandes banques canadiennes sont venus tour à tour nous dire qu’en 2011, l’économie allait bien repartir et la croissance du PIB s’établirait entre 2,2 et 3,2%. Bref, une continuité de la reprise observée en 2010.
Il est vrai que depuis un an et demi, la situation s’est grandement améliorée au pays. Toutes nos banques et institutions financières ont résisté à la plus grave crise économique depuis les années 1930. Le Canada a plongé plus tard que les autres en récession et en est ressorti plus tôt. Nous avons moins ressenti les effets du chômage et la croissance continue des pays émergents a maintenu la demande et les emplois dans le secteur de l’énergie et des ressources.
L'économie 2011, une grippe d'homme ou un p'tit rhume?
Ce discours tranche complètement avec celui de la population canadienne. En général, les Canadiens sont plutôt pessimistes face à l’économie de 2011. L’Economic Club a sondé les citoyens et seulement 38% croient qu’il y aura amélioration. L’an dernier une majorité de 54% était optimiste. Il s’en trouve même 10% qui croient que nous devrions vivre prochainement une nouvelle et sévère récession.
Avouez que cela tranche avec les économistes de la bande des 5. Non, BMO, Scotia, TD, CIBC et RBC n’ont pas recruté des jovialistes. Je ne crois pas qu’ils ne ferment les yeux sur les vrais problèmes ni à quelconque complot. Une croissance de 2,5% c’est pas ça une explosion de bonheur! Les citoyens voient l’avenir en gris et en noir, car d’ordinaire monsieur et madame tout l’monde a le nez collé dans sa communauté. Ils côtoient le chômage, les baisses de salaires, les fermetures et surtout, les Canadiens consomment beaucoup de nouvelles Américaines.
Les images de désolation de certains quartiers Détroit, Sacramento ou Miami ont de quoi marquer l’imaginaire populaire. On dit que lorsque les Américains ont la grippe, on attrape le rhume. Et bien justement, un rhume c’est moins pire qu’une grippe.