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Lectures d’hiver

Publié le 07 janvier 2011 par Davidme

Trois livres, trois styles lus depuis début décembre.

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Millénium tome 1 de Stieg Larsson, Babel Noir. Oui oui je sais j’étais à la bourre. Pour la petite histoire, je travaillais encore à la Griffe Noire (la meilleure librairie du Monde) quand on a reçu Millénium, t1 en office – ces livres que les libraires reçoivent en avant -première – j’ouvre le carton, feuillette les différents ouvrages, m’arrête sur Millénium. Je dis à Jean Casel, l’un des deux patrons de la boutique : « ce livre doit être génial ». Et puis d’une chose à l’autre, d’un mois à l’autre, je ne l’ai pas lu. Au bout d’un moment, je me suis dit il faut attendre qu’il sorte en poche. Le succès phénoménal a incité l’éditeur à le garder en grand format. Résultat il est sorti en poche, seulement début décembre. Je l’ai acheté, et je l’ai dévoré. Pour ceux qui ne l’aurait pas encore lu, allez-y, vraiment. Le portrait de Mikael Blomkvist, journaliste d’investigation est fabuleux. L’enquête policière intéressante. Au final, c’est une lecture passionnante. Entre les milieux de la finance, du journalisme et avec des personnages étonnants et attachants. Mais attention, la date de sortie (en poche :-) ) du n°2 n’est pas encore fixée !

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Les éclaireurs d’Antoine Bello, Folio. Dans le premier opus « les falsificateurs », Antoine Bello mettait en place l’ensemble des personnages et de l’intrigue autour du « CFR ou consortium de falsification du réel ». ( http://livres.fluctuat.net/antoine-bello/livres/les-falsificateurs ) . Ce CFR est une organisation qui change le réel, mais dont personne ne connaît vraiment les motivations et encore mois ses membres. Il revient avec les Eclaireurs - les deux ouvrages peuvent se lire séparément mais l’ensemble forme un tout -qui est encore meilleur, car plus profond, plus désabusé. Cette fois-ci, le héros Sliv Dartunghuver, est confronté au 11 septembre, à la montée de l’islamisme radical. Le CFR a-t-il joué un rôle là-dedans. Profondément actuel, le livre plonge le lecteur dans les questionnements autour de la guerre en Irak, sur la fabrication des fausses preuves etc… Surtout, « les Eclaireurs » posent une question où se trouve la vérité ? Sliv se pose lui-même une question : quelle est la finalité du CFR ? La réponse se trouve peut-être dans le titre allusion au siècle des lumières…Lecture passionnante, lecture agréable, lecture frénétique, lecture foisonnante, lecture politique. Avec une phrase proche de la fin du livre qui résonne de manière actuelle lorsque l’on songe au pouvoir, au journalisme, ou plus largement à la démocratie. « La vérité n’est qu’un scénario parmi d’autres, celui que les hommes justes et exigeants reconnaissent à coup sûr quand ils le rencontrent, mais qu’une minorité n’a aucun scrupule à écarter pour lui substituer une autre histoire de sa fabrication ». 

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Le Club de Léonard Michaels, chez Christian Bourgeois. Je tournais autour de ce bouquin depuis plusieurs semaines à chacun de mes passages dans une librairie. Une alerte de Nicolas Demorand m’a décidé à l’acheter. Je n’ai pas été déçu. Le pitch est assez simple : Sept hommes - certains se connaissant déjà, les autres non - se réunissent un soir pour créer un club. Il ne s’agit pas d’un club professionnel, ni d’un club urbain, sportif ou mondain. Imaginé par un psychothérapeute, ce club est inspiré des groupes féministes des années 1970. Sans s’être fixé de but précis, ces hommes discutent de leur vie, de leur travail mais surtout de leurs rapports aux femmes en général et à leur épouse en particulier. Au final, lors d’une nuit de discussion, ces hommes abordent les questions de l’amour, du sexe, de leur solitude, de leurs envies, de leurs espoirs ou de leurs désillusions. C’est parfois drôle, parfois tragique, mais au final on a plaisir à découvrir les différents protagonistes. Décrié au moment de sa sortie au début des années 80 car envisagé comme une « allégorie de la mysoginie », le Club n’est rien de tout ça. Il montre juste les hommes dans toutes leurs richesses et dans toutes leurs faiblesses. C’est plutôt un livre sur l’essence des hommes. A lire d’urgence !

Je vais me plonger maintenant dans « Sylvia », du même auteur qui est lui aussiréédité chez Christian Bourgois et qui sort en Livre de poche en février.

A venir côté littérature sur ce blog : un livre dont j’aurais dû vous parler depuis longtemps : « l’Origine de la Violence », mais aussi le « Cœur Glacé », ou encore le livre de Xavier des Moulins « un coup à prendre ». Je parlerai aussi de “Rémanence” de Camus et Hug qui sont en train de dynamiter le roman noir à la française.


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