Boomerang

Publié le 07 janvier 2011 par Naira

BOOMERANG 
De Alexis Goslain et Delphine Ysaye
Mise en scène : Patrice Mincke
Avec  Alexis Goslain et Delphine Ysaye
Flash Info : On nous informe à l’instant que l’amour serait une forme de fuite en avant, une course insensée contre la montre, sempiternel vecteur de lassitude et de reproches mais que sans qu’on ait pu en déterminer les raisons précises, chaque être humain ne peut s’empêcher de se laisser tenter, un jour, par cette vie de bandit en cavale.
Décidément, le TTO ne cesse de nous étonner ! Outre un accueil chaleureux, la possibilité de discuter avec les membres du théâtre et la permission de prendre son verre dans la salle et donc de déguster sa boisson pendant le spectacle, le Théâtre de la Toison d’Or nous offre une saison agréable, rafraîchissante et plutôt singulière… Vous pourrez objecter que mon affirmation n’a pas de valeur, énoncée en partielle connaissance de cause. En effet, n’ayant vu, actuellement, que deux pièces de leur nouvelle saison, je ne puis faire de généralités mais, voyez-vous, le reste du programme – contenant notamment « Les monologues du Vagin » passés et « Le Dindon » à venir – est on ne peut plus alléchant !
 Quoi qu’il en soit, Boomerang est un vrai petit bijoux : commençant par une histoire banalement réaliste, la pièce passe allégrement de la comédie à l’histoire d’amour pour terminer par une issue fatalement tragique. Composée de seulement deux acteurs, ceux-ci ont réussi à donner un dynamisme sans égal à la pièce jonglant entre boutades, jeux de mots idiots, à priori et mensonges. Se dévoilant au fil du temps, révélant leurs blessures, leurs erreurs mais aussi leurs principes moraux et philosophiques, nos deux anti-héros –  des enfants, meurtris par l’absence d’affection parentale – cherchent, en réalité, à apprendre à faire confiance à nouveau… 
Outre cela, la mise en scène est, elle aussi, fortement intéressante… Si les personnages sont touchants – bien que le trac se fit quelque fois sentir –, l’agencement de la pièce, composite, un peu confuse, jouant d’analepse, d’imagination, de  dialogisme et,  bien sûr, de « Gainsbourgisme » est vraiment plaisante, pleine de rebondissements et permet au spectateur de pénétrer et de recevoir le spectacle comme il le désire.