Rester en vie !
En santé comme en d'autres domaines:
Nos représentants élus DEVRAIENT NOUS PROTÉGER contre l'appétit des industriels... mais ils préfèrent se remplir les poches !
jan
7
2011
Par suzanne
En vedette cette semaine au lucratif marché de la santé: La paix de l’esprit !
Hier (6 janvier 2011) dans Le Devoir, on pouvait lire:
La paix de l’esprit pour 975$
Medisys 123 devient le premier service de conciergerie pédiatrique au Québec
Est-ce une publicité pour Medisys 123 ? on pourrait le croire, il manque des points d’interrogation non ?
Juste le terme me donne la nausée: Conciergerie pédiatrique. Manquait plus que ça. Il y a des gens qui, en tout état de cause, payent pour passer devant les autres qui n’en ont pas les moyens. Et on laisse faire ça ?
La tranquillité d’esprit, c’est pas donné !
C’est tout près de 1 000$ par année PAR ENFANT que vous réclame cette clinique pour vous offrir le «privilège» de consulter un pédiatre rapidement.
Et on ne fait pas les choses à peu près, on a trouvé le moyen de mettre à contribution des technologies de pointe comme le téléphone, l’internet… Génial non ? des trucs trop compliqués pour être utilisés dans les services publics faut-il croire.
Pendant ce temps, les urgences publiques débordent, des taux d’occupation record ont été observés en ce début d’année. À St-Eustache, le taux d’occupation atteignait 312 %, hier matin.
La paix de l’esprit pour 975$
- Louise-Maude Rioux Soucy
Un médecin à portée de voix sept jours sur sept pour son enfant. Le rêve de bien des parents est devenu concret avec Medisys 123, le premier service de conciergerie pédiatrique au Québec, a appris Le Devoir. Le modèle hybride de santé privé-public lancé en catimini l’automne dernier prend la forme d’un forfait annuel de 975 $ par enfant et ouvre à une multitude de services illimités: des examens de routine aux visites d’urgence en passant par des consultations virtuelles ou du counselling.
Ce service est «une tranquillité d’esprit», résume Marie-France Courtemanche, directrice du service Concierge médical
[...]
«Parfois, cela va nécessiter une visite d’urgence. Mais il y a bien des choses qu’on peut régler par téléphone, par courriel ou par Internet. Une photo de l’érythème envoyée sur le Blackberry et le tour est joué.»
[...]
Medisys ne s’en cache pas. Avec cette formule, le groupe veut aider les parents à évoluer plus efficacement au sein du réseau de la santé. Il a donc multiplié les ententes avec des médecins spécialistes de plusieurs horizons, au privé comme au public, de même qu’avec des établissements de santé, principalement avec l’Hôpital de Montréal pour enfants dans le cas présent. Le directeur médical et pédiatre en chef de Medisys 123 est d’ailleurs le Dr Harley Eisman, aussi directeur de l’unité de l’urgence de l’Hôpital de Montréal pour enfants.
Pour la petite histoire: Medisys a recruté en 2008 notre vénéré ex-sinistre-de-la-santé Philippe Couillard. Celui-là même qui avait fait le ménage à la RAMQ en ouvrant les portes à ce système à deux vitesses, pour ensuite retourner au privé, se remplir les poches.
Extraits de quelques commentaires (le Devoir)
De nombreux lecteurs du Devoir ont pris la peine de laisser des commentaires à propos de cette conciergerie pédiatrique, je vous en colle quelques-uns et vous invite à consulter la source pour voir l’intégrale de l’article et des commentaires.
Partager sur FacebookEntre un service public qu’on dit être dysfonctionnel et des services privés qui, eux, donnent des résultats et qui sont payés en partie par le régime en place et en partie de la poche des utilisateurs, nous commençons à voir se dessiner le tableau plus complet d’un système parallèle, à la fois permissif et inéquitable. Un système qui profite davantage à quelques patients privilégiés qui ont les moyens de payer ainsi qu’à certains médecins qui peuvent ainsi s’assurer d’un net accroissement de revenus et ce, grâce à la complicité de nos gouvernements peu enclins à statuer sur cette problématique d’iniquité.
- Commentaire d’un lecteur: Marco – jeudi 6 janvier 2011 10h26
On ne parle pas du vrai danger de ce système.
Le vrai danger de ce genre de forfaits, c’est que la clinique en question se négocie des ententes qui permettront à leurs clients payants de profiter des avantages du système public, mais en contournant les files d’attentes.
En fait, ce n’est pas seulement une clinique privée offrant des services complémentaires, mais bel et bien une agence de placement qui fait payer les clients pour leur faire éviter les files d’attente dans le système public. Et c’est surtout ce point qui devrait être illégal. La facturation, ce n’est que la pointe de l’iceberg.
Pour ma part, à la limite, je n’ai pas de problèmes à ce que certaines personnes décident de payer de 10 à 20 mille dollars pour se faire soigner entièrement en dehors du système public. Par contre, qu’on offre de payer pour passer devant les autres dans notre système, c’est absolument aberrant.
- Commentaire d’un lecteur: Éric Allard – jeudi 6 janvier 2011 12h26
L’art de jouer sur deux tableaux
Ce qui est parfaitement dégoûtant dans cette histoire, comme dans tout ce qui concerne la privatisation par la porte d’en arrière, c’est que les médecins, par le biais de leur lobby le Collège des Médecins, font tout en leur pouvoir pour maintenir la rareté de la profession, afin d’être en mesure de faire chanter le gouvernement et qu’ils jouent sur deux tableaux en offrant en plus des services payants qui monopolisent des médecins qui ne sont plus ou beaucoup moins disponibles pour soigner les gens au public.
Par contre l’idée de ce genre de service qui permettrait peut-être de désengorger les urgences, pourrait être adopté par le système public. S’il est effectivement possible de régler un certain nombre de problèmes grâce aux moyens de communication modernes, pourquoi le public n’en profiterait-il pas.
Si les riches veulent avoir accès à un médecin sans passer par la filière du public, il faudrait d’abord et avant tout que le Québec dispose de beaucoup plus de médecins. La santé à deux vitesses, cela fonctionne peut-être bien en France, mais là-bas, les médecins ne sont pas une rareté. Alors qu’on cesse de maintenir la rareté et par exemple, qu’on fasse en sorte que les médecins venant de l’étranger puissent pratiquer et si cela n’est pas suffisant qu’on aille en débaucher parmi les 7 500 qui attendent en Ontario qu’on veuille bien les intégrer et qui ont déjà passé les examens d’équivalence.
Les médecins font preuve d’hypocrisie et de mauvaise foi dans l’ensemble du dossier de la santé.
- Commentaire d’une lectrice: Linda Hart – jeudi 6 janvier 2011 13h19
Voilà d’excellents « créateurs de richesses » !
La santé au Québec, c’est plus de 20 milliards de dollars par année. Pas étonnant que l’entreprise privé dépense autant d’énergie pour s’accaparer cette « industrie ».
Pour en ariver à ses fins, il fallait d’abord saborder le système public. Cette crise n’est pas fortuite, elle a été soigneusement planifiée. J’étudie la question depuis déjà plusieurs mois. Et ce que j’ai trouvé m’a renversé. Une chose est certaine, la santé financière des actionnaires passera toujours avant la nôtre, ce qui n’est pas très rassurant…- Commentaire d’un lecteur: Jean-Yves Proulx – jeudi 6 janvier 2011 19h54
Références pour ce billet
- Radio-Canada - Débordements dans les urgences - 6 janvier 2011
http://www.radio-canada.ca/regions/Quebec/2011/01/06/002-urgence-quebec-jeudi.shtml - Journal de Montréal - Des patients alités partout - 7 janvier 2011
http://lejournaldemontreal.canoe.ca/actualites/sante/archives/2011/01/20110107-075100.html - Le Devoir - La paix de l'esprit pour 975$ Medisys 123 devient le premier service de conciergerie pédiatrique au Québec – 6 janvier 2011
http://www.ledevoir.com/societe/sante/314149/la-paix-de-l-esprit-pour-975?utm_source=infolettre-2011-01-06&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne - Couillard passe au privé - Cyberpresse - 18 août 2008
http://www.cyberpresse.ca/actualites/200809/08/01-664402-couillard-passe-au-prive.php
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