En effet, la décision prise au lendemain du Grenelle de doubler le crédit d’impôt accordés aux agriculteurs convertis à l’agriculture biologique n’a pas duré. Elle s’est éteinte avec la nouvelle loi de finance pour 2011 qui divise par deux le montant de ces aides. Pour quelques économies de bout de chandelles et au mépris des engagements pris d’augmenter la SAU française à 6% en 2012 et à 20% en 2020.
Pour le plus grand profit au passage de la filière agro-carburants et d’une France qui restera pour cette année encore un pays qui préfère faire rouler ses voitures (et dans lequel un ministre peut encore se féliciter de n’avoir que 3994 vies sacrifiées directement à cette addiction) que soutenir ses paysans à développer une agriculture de qualité.
Et pour le profit, hélas, d’une vision de la bio qui s’éloigne encore un peu plus de ses racines et des objectifs de proximité de saisonnalité et donc de relocalisation qu’il serait urgent d’encourager. (voir le communiqué de Nature & Progrès)
Ainsi, le souci actuel du citoyen pour sa santé, et dans une moindre mesure pour celle de la planète, sera plus que jamais satisfait à coup d’importations massives et parfois lointaines de produits estampillés bio. Des produits dont les conditions de production sont la plupart du temps fortement éloignées des principes fondateurs de la bio porteurs de cohérence écologique et sociale.
En effet, en réduisant la bio à une simple technique de production, l’agro-industrie s’est empressée de faire passer à la trappe préoccupations écologiques et conditions sociales de sa production, pour y calquer celles de l’agriculture intensive. Avec la complicité en premier lieu de la grande distribution mais aussi de distributeurs spécialisés, d’importateurs, de certificateurs et de consommateurs de tomates hivernales ou d’huile de palme bio.