A toutes et à tous, cordial bonjour. Un salut particulier aux représentants du ski-club Kandahar de Grande-Bretagne qui nous fait l’honneur et le plaisir d’être aujourd’hui parmi nous, je pense particulièrement à son président M. Beat Hodler, à Cleaves Paler, grand PDG du ski-club et James Hopkinsons-Wolley, grand-neveur du 1er vainqueur.
Bref historique
Vous venez d’entendre la salve de grenadiers de Chermignon, marquant aisi, de manière précise, le départ de la première course officielle de descente au monde, il y a exactement 100 ans.
En effet, c’est en 1911, plus précisément le 7 janvier que fut organisé ici à Crans-Montana The Robert of Kandahar Challenge Cup connu comme la première descente officielle de l’histoire du ski alpin, et ceci sous l’impulsion de Sir Henry S. Lunn, promoteur du tourisme brittanique dans les Alpes suisses, et inventeur du ski moderne Il fut aussi le créateur du golf de Montana, à Crans.
Ainsi, les concurrents partirent de Montana la veille à pied, pour gagner, après plus de six heures de marche, la cabane du Wildstrubel où ils passèrent la nuit. Lew lendemain, les sportifs (dix en tout), prirent le départ, à 10 heures, tous en même temps, avec comme parcours la traversée du glacier de la Plaine-Morte, une petite montée à pied et, enfin, la descente. C’était vraiment la course des héros…
Le vainqueur, le Britannique Cecil Hopkinson, réussit la descente du glacier de la Plaine-Morte jusqu’en desous de Montana en 61 minutes.
Plus tard, plusieurs descentes réputées d’Europe prirent le nom de Kandahar. Et c’est dans les années 20 que l’on introduisit la Kandahar dans le circuit de l’époque, de la Coupe du monde de ski.
Marius Robyr donnant Lili la mascotte des Championnats Junior FIS de ski alpin à Beat Hodler.
Pourquoi le nom de Kandahar ?
Ces courses évoquent la victoire en 1880 à la bataille de Kandahar en Afghanistant du corps d’armée britannique sous le commandement de Frédérick S. Roberts, victoire qui valut à ce dernier d’être élevé au rang de pair avec le titre de Lord Robert of Kandahar.
Cela fait donc exactement 100 ans aujourd’hui que s’est déroulée cette épreuve qui, on peut le dire, révolutionna l’histoire mondiale du spot blanc.
100 ans, c’est long, mais en même temps c’est relativement court.
C’est la raison pour laquelle il nous est apparu comme une évidence de poser ici à Crans-Montana un symbole visible remémorant cette première course.
Quoi de mieux qu’un bloc de calcaire dolomatique typé bleu de la région, pesant 13 tonnes, pour marquer cet attachement ? Une stèle, austère peut-être, à l’image de la première course de descente du monde, mais prête é défier le temps et à traverses les modes. Monument laconique aussi, mais disant tout, en peu de mots et sans artifice, notre plaisir d’être ici, notre amitié commune, comme les courses internationales de ski qui suivent le tracé de la piste Nationale et celles du Mont-Lachaux.
Ainsi, nous découvrons et bénissons aujourd’hui ce monument, tant pour faire mémoire du passé que comme signe d’encouragement pour le futur, comme une brassée de mercis et de marques d’espérance.
Nous nous sommes fixés quatre buts:
- Rendre hommage à ces pionniers et visionnaires de l’époque
- Marquer ce haut-lieu des grandes compétitions internationales en attirant le regard des passants
- Lier dans une esprit commun les touristes, les skieurs de tous les jours, les débutants et les meilleurs du monde, et marquer ainsi l’attachement à notre station de renom mondial
- Enfin, déposer à cet endroit cette carte de visite signe de remerciements à toutes les personnes qui ont organisé et qui organiseront encore des courses de ski internationales ici, à Crans-Montana.
Pour deux raisons. La première, c’est que nous nous trouvons quasiment à mi-chemin entre Crans et Montana. Ce monument doit marquer ce trait d’union touristique et permettre ainsi de créer une des plus belles stations au monde, celle de CRANS-MONTANA.
La deuxième raison, c’est que nous nous trouvons aux départs des deux premières installations de remontée mécanique de Crans-Montana, également tout un symbole.
En effet, c’est en 1935 que fut construit le premier remonte-pente à ceinture, installation qui partait à quelque 150 mètres de l’emplacement où est posée cette stèle, au Nord du Pavillon des Sports, avec un tracé qui correspondait très fortement à une piste de Super-G. Il vécut jusqu’en 1943, date à laquelle fut construit un nouveau remonte-pente à arbalètes. Quelle révolution! Et aujourd’hui, nous nous trouvons exactement à l’emplacement de ce téléski.
Alors, cette stèle, dans l’attente de marquer les 2 et 3 avril, comme il se doit, ces 100 ans, avec simplicité mais non sans fierté, est le symbole de tout cela, vous l’avez, j’en suis convaincu, bien compris.
Marius Robyr, Crans-Montana le 7 janvier 2011