Une cour d’appel californienne a infirmé la décision accordant 1,5 million de dollars (1 million d’euros) à une femme qui avait reçu une fessée devant ses collègues dans ce que son employeur a qualifié d’exercice de… renforcement de l’esprit d’équipe.
En 2006, un jury populaire avait estimé que Janet Orlando avait été victime de harcèlement sexuel et d’agression sexuelle quand elle a été fessée en public chez Alarm One, une société de sécurité domestique basée à Anaheim qui emploie 300 personnes.
Lundi, le panel de trois juges a infirmé ce verdict pour vice de procédure, estimant que les jurés ont été mal informés. Le panel estime notamment que l’un des éléments capitaux pour prouver le harcèlement sexuel consiste à démontrer que cette action a été exercée sur une femme en raison de son sexe.
Les avocats d’Alarm One ont fait valoir que non seulement ces fessées n’avaient aucun caractère discriminatoire dans la mesure où elles étaient administrées aussi bien à des femmes qu’à des hommes et qu’en outre Janet Orlando comme ses collègues étaient consentants.
L’avocat d’Orlando, Nicholas Wagner, a déclaré qu’il allait tout de même persévérer et porter à nouveau cette affaire devant la justice.
“Bonne chance”, a rétorqué Me Poncho Baker, l’un des avocats qui défendait Alarm One lors du procès de 2006 notamment parce que la société a fait faillite depuis et que le fonds de séquestre a été presqu’entièrement consacré aux frais de justice engagés pour faire face à la plainte d’Orlando et à l’accord financier obtenu avec trois autres employés.
Orlando avait quitté l’entreprise en 2004, moins d’un an après son embauche dans la succursale de Fresno, déclarant avoir été humiliée au cours d’un exercice de formation des équipes.
Au cours de cet exercice, les employés recevaient une fessée avec les pancartes des sociétés concurrentes dans le cadre d’un jeu opposant les équipes de vente. Les gagnants avaient notamment le droit de se moquer des perdants, de leur jeter des tartes, de les nourrir avec de l’alimentation pour bébé, de leur faire porter des couches ou encore de leur donner des tapes sur les fesses. (AP)